Lycée George-Sand La Châtre

Le village de Lourmarin

(photo Michel Pichoux. D.R.)
Source :http://webcamus.free.fr/rencontresmediterraneennes.html

C’est le 13 août 1959, dans sa propriété à Lourmarin, qu’Albert Camus a accepté de nous accueillir pour répondre à nos questions.

• Tout d’abord, où et quand êtes-vous né ?

Je suis né à Mondovi, à proximité de Bône, en Algérie française.

• Je sais que vous avez eu une enfance difficile, expliquez-moi pourquoi.

C’est vrai que j’ai eu une enfance difficile, mon père est mort au début de la première guerre mondiale ; donc je ne l’ai pas connu, je ne sais que très peu de choses sur lui.

Ma mère, en partie sourde, ne savait ni lire ni écrire ;c’est ma grand mère qui nous a éduqués mon frère et moi. C’est dans des conditions difficiles que nous avons vécu notre enfance.

• Comment êtes-vous devenu écrivain ?

C’est à l’âge de dix ans que mon professeur, Louis Germain, m’a remarqué. Il m’a donné des cours gratuits pour m’inscrire à la liste des candidats aux bourses. Cela m’a permis de rentrer au Lycée Bugeaud, puis à l’université.

• Je sais que vous avez eu des problèmes de santé au lycée, pouvez-vous nous en dire plus ?

Oui bien sûr, j’avais dix-sept ans lorsque que j’ai eu des crachements de sang, les médecins ont diagnostiqué une tuberculose, c’est à la suite de cet événement que j’ai dû arrêter ma carrière de gardien de foot, alors que je commençais à avoir une réputation.

• Quels genres littéraires avez-vous pratiqués ?

J’ai débuté en 1935 par une nouvelle, L’Envers et l’Endroit, qui sera publiée deux ans plus tard. J’ai écrit plusieurs pièces de théâtre telles que Caligula. Mais aussi des romans comme L’Étranger, et j’ai écrit de nombreux essais.

• Quels ont été vos plus gros succès ?

Mes succès ont été L’Étranger en 1942, Le Mythe de Sisyphe en 1942, La Peste en 1947, L’Homme révolté en 1951 et La Chute en 1956.

• Avez-vous eu des problèmes dûs à vos écris ?

Effectivement ; j’en ai eu lors de la publication de L’homme révolté en 1951 ; c’est de cet événement que résulte ma séparation littéraire avec Jean-Paul Sartre qui reproche à ma révolte d’être « délibérément statique »

• Comment avez-vous vécu la seconde guerre mondiale ?

Durant la seconde guerre mondiale, j’ai été journaliste militant pour la résistance française ; deux ans après, j’ai écrit La Peste pour dénoncer la montée du nazisme en Europe. c’est grâce à cet ouvrage que j’ai gagné en partie le Prix Nobel de Littérature en 1957. Et j’ai été l’un des rares occidentaux à dénoncer l’usage de la bombe atomique sur Hiroshima.

• Et comment avez-vous vécu la guerre pour l’indépendance de l’Algérie ?

Je suis contre l’indépendance de l’Algérie et j’explique pourquoi dans  Les Chroniques Algériennes .

Antoine et Lucas