Pour commencer, nous allons donner quelques détails aux lecteurs sur la personnalité d’Albert Camus.
Vous êtes né le 7 novembre 1913 en Algérie, prés de Bône, d’un père caviste, Lucien Camus et d’une mère se nommant Catherine Sintès. Vous avez un frère aîné, nommé Lucien, âgé de deux ans de plus que vous. Votre père, Lucien, meurt un an après votre naissance, suite à des blessures de guerre.
Après ses rappels, comment en êtes-vous arrivé à ce que vous êtes aujourd’hui ?
J’ai commencé mes études à l’école communale d’Alger, dans laquelle mon professeur, Louis Germain, m’a donné des cours supplémentaires qui m’auront permis de me familiariser avec le français. Par la suite, j’ai accédé au lycée Bugeaud, dans lequel j’ai pu me rendre compte de ma différence par rapport aux autres. J’avais honte de ma pauvreté. Au lycée, j’ai connu la comparaison. C’est dans ce lycée que j’ai pu découvrir la philosophie. Après mes études au lycée, j’ai été hébergé chez mon oncle et ma tante
Et vous vous êtes mis à écrire tout de suite après ?
Non, entre la fin de mes études et mon premier livre, j’ai épousé Simone, ma première femme, en 1934. Un an plus tard, je me lance dans l’écriture de L’envers et l’Endroit, mon premier roman. En 1939, j’entre au journal Alger Républicain qui sera fermé un an plus tard par le gouvernement. Dans la même année, j’ai achevé l’écriture de L’Etranger qui sera publié deux ans plus tard, en même temps que l’essai, Le Mythe de Sisyphe qui me permettra d’exposer ma philosophie de l’absurde.
Quelles sont vos autres œuvres ?
J’ai publié deux autres œuvres, qui compléteront « mon cycle de l’absurde », Caligula et Le malentendu. Quelques années plus tard, en 1947, j’ai écrit et je publie La Peste. Quatre ans après, j’écris L’Homme révolté, qui a provoqué une polémique à cause de ma vision sur la révolution.
Continuons dans le domaine politique si vous le voulez bien. Comment avez-vous agi face à la révolte algérienne ?
En 1956 à Alger, j’ai lancé mon « appel à la trêve civile », mais dès lors, on m’a menacé de mort. Le plaidoyer pacifique que j’ai publié a été très mal compris ce qui m’a contraint à rester inconnu de mes compatriotes pieds-noirs. J’ai donc été forcé de quitter Alger.
Nous espérons que vous allez écrire d’autres livres.
Je l’espère aussi mais on n’est jamais sûr de l’avenir. Qui sait, peut-être que dans un mois, je serai mort...
C’est sur ces paroles que nous allons vous laisser M. Camus ; un grand merci d’avoir répondu à notre interview, et j’espère que nous nous reverrons bientôt.
Merci à vous ; je l’espère également.
Ian & Charlie
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Dernière mise à jour : lundi 24 janvier 2022