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Publié : 17 mars 2013
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Les 400 Coups : le regard critique d’un enfant sur le monde des adultes

Les 400 Coups, le célèbre film de François Truffaut, est centré sur l’enfant Antoine Doinel, mis à l’écart dans un monde d’adultes.

Rejeté par cet univers désenchanté, l’enfant porte sur celui-ci un regard critique.

Dans ce monde, Antoine se sent délaissé par tous les adultes, surtout sa mère. Il pense qu’elle ne l’aime pas, car elle ne le désirait pas et voulait avorter. Il déclare qu’il doit sa venue au monde à sa grand-mère, chez laquelle il a vécu jusqu’à ses huit ans, jusqu’à ce qu’elle n’ait plus la force de l’élever.

Truffaut nous donne l’impression qu’il gêne ses parents : il ne reçoit aucun geste d’affection de sa mère et très peu de son père. Il n’a même pas une chambre à lui et dort donc dans un débarras.

Il va même jusqu’à dire que sa mère est morte pour éviter de se faire punir après avoir fait l’école buissonnière.

Cet enfant, pour s’exprimer, fait donc les 400 coups et se fait souvent punir.

Seulement même si certaines de ses punitions sont justifiées, d’autres lui semblent injustes, à raison. Dans la pension pour jeunes délinquants, il reçoit une violente gifle pour avoir mangé un petit bout de pain.

Antoine est en adoration de Balzac, et alors qu’il doit écrire un devoir sur un événement qui l’a marqué, il fait un plagiat involontaire de son idole. Or, son maître ne veut pas le croire et lui met un zéro. C’est après cet incident qu’il s’enfuit alors qu’il devait aller dans le bureau du directeur, écopant d’un renvoi temporaire. Son maître est le premier adulte à l’abandonner. Suivront ses parents qui le laisseront dans un foyer pour jeunes délinquants.

De plus, Antoine se rend vite compte qu’il ne peut pas faire confiance aux adultes. 

Il voit sa mère tromper son beau-père et s’aperçoit que le monde des adultes est un monde de corruption lorsque sa mère essaie de l’acheter pour qu’il garde le silence.

Au contraire, son beau-père et lui, au premier abord, semblent assez complices. Cependant, cette complicité s’estompe pour céder la place à une répression mise en place par cette figure paternelle. Il reporte donc son amour du père sur Honoré de Balzac, à qui il va même faire un sanctuaire. Mais celui-ci va lui aussi le décevoir lorsqu’Antoine se fera punir injustement pour son devoir de français.

Enfermé dans ce monde d’adultes qui l’a déçu, il décide alors d’en devenir un et de s’émanciper.

Il fugue, boit, fume et veut paraître fort.

Nous ne le verrons pleurer qu’une seule fois dans ce film quand il partira pour aller chez le juge.

Le film se finit sur le regard d’Antoine, devenu un adulte transformé par ce monde qui l’a déçu.