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Par : Coralie
Publié : 24 mars 2013
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Les 400 Coups : la séquence chez la psychologue

Le langage filmique

Le fait le plus marquant de la séquence en terme de langage filmique est l’absence de contre-champ ( procédé de montage cinématographique qui fait alterner les plans de chacun des deux personnages en train de dialoguer théoriquement face à face -en général-, parfois dos à dos, ou encore côte à côte ) En effet, nous ne voyons pas le visage de la psychologue. Cela ne signifie pas que le spectateur ne peut pas s’en faire une image, mais que le cinéma est un bon moyen pour faire appel à son imagination.

" Le fait de regarder le jeune Antoine directement montre qu’il mérite l’attention et que ses mots ont de la valeur. Cette idée est très importante parce que c’est la seule scène où il se défend et où il exprime l’impact des actions de ses parents sur lui et où il s’ouvre à une adulte. "

De plus, le fait que la caméra ne bouge pas annonce que cette scène est très importante parce que Truffaut ne veut pas que le changement des angles de la caméra détourne l’attention des spectateurs.  L’absence visuelle de la psychologue montre qu’elle s’intéresse à lui et qu’il peut lui parler honnêtement et est donc présentée comme ambiguë. 

On peut repérer, toujours en terme de langage filmique, des fondus enchaînés ( type de fondu utilisé en cinéma pour obtenir un raccord progressif entre deux plans. Il s’agit donc d’une technique de transition)

Exemple de fondu enchaîné

Cette scène est la seule dans laquelle le son est directement lié à l’image. Cependant, un bruitage d’arrière plan est présent et permet de faire le lien avec le lieu où se passe l’action. " Les sons d’arrière plan sont les bruits « militaires » du centre d’observation. " Ces bruits sont très significatifs parce qu’ils font rappeler qu’Antoine est là, à cause de ses parents dont il parle à la psychologue. 

La scène avec la psychologue est hétérogène par rapport au reste du film.

En effet, elle nous apporte des informations capitales ( le fait qu’Antoine est un enfant naturel ) mais cette hétérogénéité s’accompagne d’une certaine contradiction : les flashes-back ne correspondent pas très bien avec l’image plutôt sage d’Antoine que l’on peut voir au début du film.

Truffaut, avait tout à fait conscience de cette relative incohérence, mais pour lui, elle passait bien après la force à la fois drôle et émouvante des propos du jeune acteur. 

Source : Notes sur LES 400 COUPS, Thèmes et séquences, sur le site du CRDP de l’Académie de Lyon