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Par : Émile
Publié : 20 juin 2013
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La Bête Humaine, une lecture captivante.

La Bête Humaine est un roman du XIXème siècle écrit par Émile Zola. Nous allons, dans cet article, le présenter et expliquer en quoi ce livre est une bonne lecture pour vous, chers lecteurs. 

Un élément intéressant de ce livre est l’analyse psychologique des personnages. En effet, Zola décrit le comportement d’un personnage complexe, " la Bête Humaine", Jacques Lantier, mécanicien sur " la Lison", la locomotive à vapeur avec lesquels il fait la ligne Paris - Le Havre. 

 

L’histoire est construite autour d’un mal dont Lantier est touché, qui lui donne des pulsions meurtrières lorsqu’il a des relations sexuelles avec une femme. 

Pourtant, depuis qu’il fréquentait Mme Roubaud, femme du sous-chef de gare du Havre, ses pulsions meurtrières semblaient l’avoir abandonné ; Séverine dérogeait à la règle.

Mais lorsqu’elle fait à Jacques le récit du meurtre commis par son mari, il est tout à coup pris d’un désir violent de la tuer.

Lorsque nous lisons, nous avons vraiment l’impression d’être dans la tête de Jacques. C’est frappant notamment dans le passage suivant qui se déroule lorsque Jacques est encore couché aux côtés de Séverine endormie et qu’il tente de se retenir de commettre l’irréparable :

"Tout de suite, avant qu’il fit assez clair, il avait plutôt deviné qu’aperçu, sur la table le couteau dont il s’était servi, le soir, pour couper le gâteau. Il ne voyait plus que ce couteau, un petit couteau à bout pointu. Le jour qui grandissait, toute la lumière blanche des deux fenêtres n’entrait maintenant que pour se refléter dans cette mince lame. Et la terreur de ses mains les lui fit enfoncer davantage sous son corps, car il les sentait bien qui s’agitaient, révoltées, plus fortes que son vouloir. Est-ce qu’elles allaient cesser de lui appartenir ? Des mains qui lui viendraient d’un autre, des mains léguées par quelque ancêtre, au temps où l’homme, dans les bois, étranglait les bêtes !" (chapitre 8) 

Roubaud, le mari de Séverine, est aussi un personnage qui est finement analysé et dont le comportement au fil du récit évolue énormément. 

Zola nous montre son évolution psychologique après le meurtre qu’il a commis et les conséquences sur sa vie privée et professionnelle. 

Le passage suivant met bien en avant les tensions entre Séverine et son mari :

" "Voleur ! Voleur ! Voleur !" Une seconde, Roubaud hésita. Puis avec le haussement d’épaules dont il écartait tout maintenant, il entra dans la chambre, prit un calepin de service, qu’il y avait oublié. Mais elle le poursuivait, l’accablait. "Tu as fouillé, ose donc dire que tu n’as pas fouillé !... Et tu as tout pris, voleur ! Voleur ! Voleur !" Sans une parole il traversa la salle à manger. À la porte seulement, il se retourna, l’enveloppa de son morne regard. "Fous-moi la paix, hein !" "(chapitre 9)

Roubaud, au départ, était un homme appliqué, un employé modèle. Maintenant, comme le dit Jacques Lantier : "C’est un homme fini" (chapitre 9).

Cette analyse psychologique des personnages est vraiment passionnante, car c’est elle qui est au centre de l’histoire. 

Nous vous conseillons vivement cette lecture captivante qui vous troublera sûrement, notamment du fait de la fin inévitable que nous ne détaillerons pas ici pour conserver le suspense.

Après la lecture de ce livre, nous vous recommandons, si vous êtes amateurs du 7ème art, de visionner le film du même titre, adaptation du roman par Renoir avec Jean Gabin dans le rôle de Lantier.

Pour conclure, je dirai que réellement ce livre a été un plaisir à lire et surtout n’hésitez pas à poster vos avis sur le forum de l’article.

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