Lycée George-Sand La Châtre

Une femme...des courbes...de la sensualité.

Venez avec moi vous oublier à la sensualité dévorante de ce texte. Venez vous enivrer de sa douceur, de son érotisme...

"Le serpent qui danse" tout est dans le titre...

Vous voyez les courbes qui vacillent en rythme ? Les voyez-vous ? Fermez les yeux en l’écoutant ICI .

Charles Baudelaire

Ce texte écrit par Charles Baudelaire, qui parut dans le célèbre recueil Les fleurs du mal (1857), condamné pour « offense à la morale publique », évoque Jeanne Duval, une jeune métisse qu’il surnomme sa Vénus noire. 

Jeanne Duval, inspiratrice du poème

Le serpent qui danse

Que j’aime voir, chère indolente, De ton corps si beau, Comme une étoffe vacillante, Miroiter la peau !

Sur ta chevelure profonde Aux âcres parfums, Mer odorante et vagabonde Aux flots bleus et bruns,

Comme un navire qui s’éveille Au vent du matin, Mon âme rêveuse appareille Pour un ciel lointain.

Tes yeux où rien ne se révèle De doux ni d’amer, Sont deux bijoux froids où se mêlent L’or avec le fer.

A te voir marcher en cadence, Belle d’abandon, On dirait un serpent qui danse Au bout d’un bâton.

Sous le fardeau de ta paresse Ta tête d’enfant Se balance avec la mollesse D’un jeune éléphant,

Et ton corps se penche et s’allonge Comme un fin vaisseau Qui roule bord sur bord et plonge Ses vergues dans l’eau.

Comme un flot grossi par la fonte Des glaciers grondants, Quand l’eau de ta bouche remonte Au bord de tes dents,

Je crois boire un vin de bohême, Amer et vainqueur, Un ciel liquide qui parsème D’étoiles mon cœur !

Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal

Ce magnifique poème a été de nombreuses fois chanté, notamment par le grand Serge Gainsbourg.

Léo Ferré (mis en musique et chanté par) en 1957 (Clip Vidéo)

Une version plus romantique et plus calme... pour un autre plaisir.

SergeGainsbourg, en 1962 (Clip vidéo )

Qui mieux que Gainsbourg pour interpréter cette musique !

François Feldman  en 1991 (Clip Vidéo)

Quelle voix sensuelle ! Mon dieu, les filles écoutez-moi, cette voix !

et Dope en 2009 (peu d’information)
 

"Et ton corps se penche et s’allonge"

Dans le titre, vous avez tous lu " visuel", car à cette époque le Symbolisme, mouvement où la femme est souvent le modèle pour sa sensualité et pour sa beauté idéale, est en plein essor.

En écho au poème j’ai cherché des oeuvres rien que pour vous, de façon à unir l’ouïe et la vue ensemble pour goûter plus facilement au plaisir.

Madonna d’Edvard Munch, 1894

Huile sur toile 90 x 68,5 cm
(Oslo, Musée Munch)
Edvard Munch (1863-1944) est un peintre symboliste norvégien.

Pour plus d’information, n’hésitez pas à cliquer sur tous les mots soulignés (ce sont des liens), et je vous invite, au cas où vous ne l’auriez pas fait, à écouter les musiques, car, personnellement, je n’aime pas trop que les poèmes soient mis en musique, mais ici j’ai tout de suite accroché !