Lycée George-Sand La Châtre

Jeudi 16 mai 2013, la classe de seconde1 du lycée George Sand s’est rendue à la Grange aux Pianos pour un échange poético-lyrique avec le chanteur François Le Roux, dont la voix de baryton, à la fois puissante et mélodieuse, nous a surpris.

Avant la rencontre, les élèves avaient en groupe étudié et mis en scène des poèmes d’Apollinaire, issus de son recueil Calligrammes publié en 1918. Jeudi après-midi, devant leurs autres camarades et quelques spectateurs, chaque groupe a présenté son poème.

"Aussi bien que les cigales" par Arthur, Josépha, Rémi et Vincent

Gens du midi gens du midi vous n’avez
donc pas regardé les cigales que vous
ne savez pas creuser que vous ne savez
pas vous éclairer ni voir

le jour de gloire sera celui où vous saurez
creuser pour bien sortir au soleil
creusez voyez buvez pissez comme les cigales
gens du midi il faut creuser voir boire pisser
aussi bien que les cigales pour chanter comme elles
La joie adorable de la paix solaire.

Après chacune des présentations, François Le Roux nous expliquait le sens du poème ( qui n’est pas toujours évident à comprendre !).

Puis, accompagné du pianiste Cyril Huvé, il nous a chanté ces poèmes sur les musiques de Francis Poulenc. Le résultat était magnifique, même pour nous qui sommes d’une génération à écouter surtout de la pop ou du rock.

De plus, le baryton nous a expliqué qui était Poulenc et pourquoi il reste connu aujourd’hui ( c’est en effet à lui qu’est consacrée l’édition 2013 du festival "Pentecôte en Berry" ; on célèbre le cinquantième anniversaire de la mort du compositeur).

Nous avons également appris plein de choses sur la vie de Guillaume Apollinaire. On sait maintenant pourquoi ce poète était surnommé la "tête étoilée" à cause d’un éclat d’obus qui l’avait frappé à la tête.

Portrait d’Apollinaire blessé à la tempe, par Pablo Picasso (1918)

Une étoile de sang me couronne à jamais
« Tristesse d’une étoile »

Nous savons également qu’Apollinaire n’avait pas écrit que des poèmes, mais aussi un "drame surréaliste", Les Mamelles de Tirésias. 

C’était une expérience à la fois intéressante et sympathique pour notre classe. Je dirais même que cela nous a donné envie d’aller à l’opéra, pour voir d’autres prodiges comme M. Le Roux.

Avec brio, le baryton a su nous faire percevoir comment on peut faire ressentir plusieurs sentiments présents dans une même poésie rien qu’en la mettant en chanson.

Il nous a également permis d’entrer dans son monde, celui de la musique et des notes bien accordées entre elles. Au bout de deux heures, nous sommes sortis de là encore plus motivés à étudier la poésie moderne au lycée, et même à lire quelques recueils de poésies. En effet, pourquoi ne pas ouvrir le fameux Alcools...