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Publié : 28 avril 2013
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Francis Poulenc et les poètes

Vendredi 3 mai, le pianiste Cyril Huvé, directeur artistique du festival Pentecôte en Berry, rencontrera au Lycée de La Châtre des élèves de seconde et première pour leur présenter la poésie d’Apollinaire, d’Eluard, de Cocteau, sous un angle inhabituel, dans leurs liens avec la musique de Francis Poulenc. 

C’est, en effet, à Poulenc, disparu il y a tout juste cinquante ans que la quatrième édition de Pentecôte en Berry sera consacrée.

"J’écris ce qui me chante", affirmait-il.

"Francis Poulenc, moine ou voyou ?"

" Connu pour ses opéras, ses mises en musique des poèmes d’Apollinaire, d’Éluard..., ses mélodies qui puisent leur humour dans un folklore faubourien et populaire, Poulenc a aussi composé un grand nombre d’œuvres religieuses et de pièces pour musique de chambre.

Mais, pour l’heure, c’est avant tout le profane que nous retiendrons, le voyou à la verve primesautière et gouailleuse dans laquelle transparaissent les tourments métaphysiques de l’homme au travers de l’anecdotique et de l’ironie."

 

La poésie inspira à Poulenc quelques-unes de ses plus belles pages.

« Il y a un fait certain, c’est que si l’on aime Apollinaire, Eluard, Aragon, Loulou, etc., il faudra toujours en passer par moi », affirmait-il.

« Je ne me sens musicalement à l’aise qu’avec les poètes que j’ai connus ». Dès 1917, ce jeune musicien de 18 ans avait déjà rencontré Guillaume Apollinaire, Max Jacob, Jean Cocteau, Paul Éluard, Louis Aragon, André Breton, Léon-Paul Fargue, André Gide, Paul Claudel, Paul Valéry ; il avait eu l’occasion d’entendre certains lire leurs poèmes dans la célèbre librairie d’Adrienne Monnier, rue de l’Odéon.

« Chose capitale, j’ai entendu le son de [la] voix [d’Apollinaire]. Je pense que c’est là un point essentiel pour un musicien qui ne veut pas trahir un poète. Le timbre d’Apollinaire, tout comme son œuvre, était à la fois mélancolique et joyeux. [...]. C’est pourquoi il faut chanter mes mélodies apollinariennes sans insister sur la cocasserie de certains mots. »

 « Sans se faire prier, Éluard, de cette voix chaude, douce et violente tour à tour, feutrée et métallique, lut quelque poème qu’il tira de sa serviette. Sur le moment, je ne me rendais compte de rien, mais, à mon insu, Éluard venait de fixer toute une part de mon destin de musicien. »

« Si l’on mettait sur ma tombe. “Ci-gît Francis Poulenc, le musicien d’Apollinaire et d’Eluard”, il me semble que ce serait mon plus beau titre de gloire », disait-il en 1945.

Poulenc s’est,en effet, surtout imposé dans la musique vocale, de la mélodie à l’opéra en passant par la musique sacrée. Il n’est en effet jamais plus à l’aise que sculptant le verbe, français, celui de Cocteau, Jacob, Ronsard, Eluard, Vilmorin, mais aussi latin, héritage de la piété paternelle.

Opéras, mélodies, musique chorale, de la messe à la cantate profane, mais aussi chanson à boire, chanson populaire et motet, constituent l’aspect le plus riche de la production de Poulenc.

Il y dévoile toutes les facettes de sa personnalité tourbillonnante, sa candeur et sa gouaille, son humour et sa gravité, son charme désinvolte et son austérité.

 

La Grange aux pianos
Chassignolles

Le Festival se déroule à La Grange aux Pianos - la maison d’artiste du pianiste Cyril Huvé à Chassignolles - et associe également deux sites remarquables du Boischaut-Sud, l’Abbaye de Varennes et le Château de La Lande.

La Grange aux Pianos favorise une proximité et une intimité uniques entre le public et les artistes qui appartiennent à l’élite internationale des solistes et rassemblent également des talents émergents.