Le rapport entre ces deux sujets peut paraître un peu obscur au premier abord ; cependant ils représentent tous deux l’Autre et tous les préjugés que l’Européen peut avoir sur lui.
Les Aborigènes sont originaires d’Australie.
Le navigateur, mandaté par la couronne d’Angleterre, vient alors de découvrir le continent austral, dont il se saisit, sous réserve d’un traité signé avec les indigènes.
On pourrait donc croire qu’un peu de considération serait faite envers la population d’origine du continent. Pourtant, rapidement, lorsque les premiers colons s’installent en Australie, une compétition pour la possession des terres et des ressources naturelles s’engage. Dès lors, sur un territoire fait principalement de déserts et de terres peu fertiles, chaque concurrent devient un ennemi mortel.
La population, ravagée par ces massacres, par les maladies et le manque de nourriture, passe alors de 1 million d’individus à environ 265 000 de nos jours, ce qui rappelle tristement le sort des Amérindiens. Tout comme eux, les Aborigènes furent acculturés, pourchassés, parqués dans des réserves misérables. Leur patrimoine culturel, d’une richesse extraordinaire comme nous avons pu le constater dans l’exposition consacrée aux Aborigènes au Musée du Quai Branly, s’est peu à peu perdu, effacé par l’horreur des Générations Volées.
Ce projet, visant à enlever tout les enfants aborigènes ou métis à leur famille pour les placer dans des camps où une éducation occidentale leur était inculquée, avait pour but de les couper totalement de leur culture et de leur peuple. Les enfants, parfois très jeunes, avaient alors l’esprit reformaté pour qu’il soit "conforme" à la norme occidentale. Autant de familles brisées et éparpillées dans le seul but d’éliminer toute trace de sang aborigène en Australie, cela peut faire frémir, surtout que cela ne prit fin que dans les années 70.
De nos jours, les Générations Volées ne sont plus qu’un douloureux souvenir pour le peuple aborigène et l’Etat australien a reconnu le tort causé aux familles aborigènes dévastées.
Un "National Sorry Day" (Journée nationale du pardon) a été instauré le 26 mai, afin de réconcilier ces deux civilisations.
Si vous souhaitez en apprendre plus sur la condition des Aborigènes au XXe siècle et sur les Générations Volées, je vous propose un film de Philip Noyce, de 2002, The Rabbit Proof Fence.
Ce film est tiré d’une histoire vraie incroyable et bouleversante, celle de Molly, petite fille victime des Générations Volées qui va faire une traversée du désert australien seule et à pied avec sa soeur et sa cousine pour retrouver sa famille.
2009-2024 © Lycée George-Sand La Châtre - Tous droits réservés
Ce site est géré sous SPIP 3.2.19 et utilise le squelette EVA-Web 4.2
Dernière mise à jour : lundi 24 janvier 2022