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Par : Thomas
Publié : 12 mars 2013
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Fléau du XVIème siècle : les guerres de religion

à l’époque de Montaigne

A la Renaissance, le développement de l’humanisme et des idées nouvelles amène les intellectuels à réfléchir sur la religion. Le Protestantisme qui apparaît est issu d’une confrontation entre une Église figée et un besoin de renouvellement de la foi. Les Protestants se séparent de l’Église catholique, ce qui amènera de nombreux conflits :

au total huit guerres de religion vont se succéder au cours du XVIème siècle.

Le début du conflit

Les persécutions envers les Protestants débutent vers 1520, à l’initiative de la Sorbonne, des autorités ecclésiastiques et du Parlement, mais le roi François Ier est tolérant pour la nouvelle religion jusqu’à l’affaire des Placards en 1534.

Pendant le règne d’Henri II, malgré les persécutions, la religion protestante s’étend et se renforce. À partir de 1555, la noblesse adhère massivement à la Réforme. À la mort d’Henri II en 1559, une partie de la haute noblesse qui entre de droit au conseil du roi est devenue protestante, dont Antoine de Bourbon et sa femme Jeanne d’Albret, les parents d’Henri de Navarre (futur Henri IV), le prince de Condé et l’amiral Gaspard de Coligny.

La situation dégénère lors du règne de François II qui est dominé par les Guise, chefs du parti catholique. La Conjuration d’Amboise est un complot pour enlever le roi, organisé par un groupe de protestants ; il est durement réprimé en 1560.

Une violence à son paroxysme : le massacre de la Saint Barthélémy

Quand François II meurt en décembre 1561, son frère Charles IX qui lui succède est mineur et sa mère Catherine de Médicis devient régente du royaume. Le massacre de Wassy, en 1562, par les troupes du duc François de Guise, fait dégénérer le conflit entre Catholiques et Protestants.

Charles IX et Catherine de Médicis veulent réconcilier les Bourbon avec la famille royale et obtenir ainsi une paix durable. Ils négocient avec Jeanne d’Albret, le mariage de Marguerite de Valois, soeur du roi, et de son fils Henri de Bourbon (futur Henri IV) . Le mariage a lieu à Paris le 18 août 1572. De nombreux Protestants sont venus à Paris pour participer à cet événement et aux fêtes.Un chef protestant, l’Amiral de Coligny est victime d’une tentative d’assassinat, les protestants crient vengeance. Catherine de Médicis de connivence avec les Guise, organise, contre les Protestants, le Massacre de la Saint Barthélémy (24 août 1572)

Le Massacre de la Saint-Barthélemy (1572) par François Dubois, peintre protestant
Musée cantonal des Beaux-Arts, Lausanne.
Sur Wikimedia Commons avec annotations (pointez la souris sur l’image pour les lire)

Un héritier protestant

Les ambitions des grandes familles princières françaises font surface quand, après l’avènement de Henri III, son frère et héritier, François d’Alençon (devenu duc d’Anjou) meurt en juin 1584.

Le nouvel héritier est Henri de Bourbon, roi de Navarre, qui est protestant.

De nombreux catholiques, conduits par la Sainte Ligue et les Guise, ne veulent pas d’un protestant sur le trône de France. La Ligue est particulièrement forte à Paris, elle chasse le roi Henri III de la ville lors de la journée des barricades (12 mai 1588). Henri III reconnait Henri de Bourbon comme son héritier, et est à son tour assassiné.

Le royaume de France est alors dans un état de guerre civile totale.

Règne d’Henri IV, vers un apaisement.

Les Ligueurs sont alliés au roi Philippe II d’Espagne qui envisage de placer sa fille Isabelle sur le trône de France. La situation se résout par les armes. Henri de Bourbon et les Protestants remportent les victoires d’Arques et d’Ivry (prés de Dreux) sur les Catholiques du duc de Mayenne (le dernier des Guise). Henri de Bourbon reconquiert le royaume place par place. Il finit par abjurer le protestantisme en juillet 1593, il est sacré roi sous le nom d’Henri IV, à Chartres au début de 1594. Il achève la reconquête du royaume en chassant les Espagnols, il signe avec Philippe II la Paix de Vervins (1598).

L’Edit de Nantes, en 1598, établit la paix religieuse, les protestants peuvent vivre librement et avec tous les droits dans le royaume, ils ont des places fortes (La Rochelle, Nîmes, Montauban, ...) pour garantir leur sécurité.

La guerre civile est pratiquement terminée en France, mais elle a profondément dévasté et marqué le pays pendant près de quarante ans et elle aura des séquelles importantes dans la première moitié du XVIIème siècle.