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Par : Pierre D.
Publié : 30 novembre 2011
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L’Énéide de Virgile : son contexte historique

Fondation de Carthage

C’est vers – 860 que se situe la fondation de Carthage, sous le règne de la reine Didon, qui, fuyant son frère roi de Tyr, en Phénicie, accosta sur les côtes de l’Afrique, là où se tiendrait plus tard l’Algérie.

La reine, à son arrivée, fit une singulière requête aux indigènes : elle voulait un territoire pouvant être enceint par la peau d’un bœuf, La peau, découpée en fines lamelles, finit par enceindre un grand territoire où fut bâtie une forteresse, Byrsa.

 Arrivée d’Enée

Fils d’Anchise et de Vénus, prince Troyen, Enée prit la fuite lors de la chute de la ville, avec son père et sa femme et son fils, qu’il perdit lors de la traversée de Troie. S’ensuit un long périple relaté dans l’Enéïde, pendant lequel il échoue à Carthage, où la reine Didon tombe amoureuse de lui et finit par l’épouser. Mais un prétendant jaloux se plaint à Jupiter, qui oblige Enée à repartir.

 Didon dans la tradition picturale

François de Troy, Le festin de Didon et Enée, 1702

L’histoire d’amour entre Didon et Enée a inspiré de nombreux artistes dans les domaines littéraires et artistiques.

 Arrivée au Latium

Enée voit la fin de son périple dans son arrivée au Latium, en Italie. En effet, Latinus, roi du pays, voit de bon œil son union avec sa fille Lavinia. Mais Turnus, un prétendant jaloux, déclara la guerre à Enée, mais fut tué par celui-ci. Plus tard, Ascagne, le fils troyen d’Enée, que Virgile appelait Iule, fonda Albe et en devint le roi. Enée et Lavinia eurent un fils, Silvius. D’après Virgile, Rémus et Romulus, fondateurs de Rome seraient les descendants d’Enée par leur mère, la vestale Rhéa Silvia. Parallèlement, la famille des Julien (la gens Julia) tracent leur arbre généalogique à partir d’Iule, le premier fils d’Enée, dont le plus célèbre membre est Caïus Julius Caesar.

 Guerres puniques

Carthage, fondée par la reine Didon, l’amour d’Enée, n’est au début qu’un comptoir de marchands, mais devient très vite une grande et puissante cité grâce à un commerce florissant. A son apogée, Carthage, un véritable empire, occupait la quasi-totalité de l’Afrique du nord, des îles de la Méditerranée occidentale aux côtes de l’Espagne.

La République romaine s’opposa à cet empire dans sa volonté de conquêtes et ces deux puissances s’opposèrent en trois fois : de 246 à 241 av J-C (première guerre punique), de 218 à 201 av J-C (deuxième guerre punique) et de 149 à 146 av J-C (troisième guerre punique, qui se solde par la destruction de Carthage).

La première guerre punique a pour théâtre la Tunisie et la Sicile, terre à mi-chemin entre Carthage et Rome. Cette guerre est un conflit naval et terrestre, alimenté par de nombreuses batailles visant à récupérer des territoires perdus, dans un camp comme dans l’autre. L’issue de cette guerre est proposée par le général punique Hamilcar, qui, se voyant perdu, propose une trêve à Rome. Ce conflit affaiblit considérablement les deux camps.

La deuxième guerre punique a pour prétexte le siège injustifié d’une ville alliée des Romains par les Carthaginois. Elle opposa deux brillants stratèges, Hannibal et Scipion, dit l’Africain. La république est presque vaincue, mais Scipion, au terme de brillantes manœuvres stratégiques, vainc Hannibal et ne laisse que Carthage intacte.

Hannibal
Scipion

Lors de la troisième guerre punique, le sénat romain décide de détruire Carthage pour assurer définitivement la sécurité de Rome. Caton l’Ancien dit alors « Delenda Carthago est » (Carthage doit être détruite). Les Romains organisent un siège et détruisent donc la ville. 

Empire Carthaginois avant les guerres puniques