Elle est, semble-t-il, la fille d’un dresseur d’ours et belluaire, nommé Acacius, qui était attaché à l’hippodrome de Constantinople. Sa mère,dont le nom ne nous est pas parvenu, était une danseuse et une actrice. Avant de devenir la maîtresse du futur empereur Justinien, Théodora est,selon Procope de Césarée, danseuse et courtisane.
Son père serait ainsi gardien des ours à l’Hippodrome, le cirque de Constantinople.
Devenue actrice très tôt, elle mène une vie non conformiste et donne notamment naissance à un enfant hors des liens du mariage. Elle travaille ensuite un temps comme fileuse. Lorsqu’elle rencontre Justinien, elle s’est convertie au monophysisme, doctrine hérétique professant une seule nature dans le Christ.
Lorsque ce dernier monte sur le trône impérial en 527, Théodora est proclamée impératrice.
Théodora exerce une influence considérable sur l’empereur et, bien qu’elle ne soit jamais associée au pouvoir, son intelligence et sa gestion habile des affaires politiques amènent un grand nombre d’historiens à penser que c’est elle et non Justinien Ier qui règne sur l’Empire byzantin. Son nom est, en effet, mentionné dans presque toutes les lois promulguées à cette période. Elle reçoit par ailleurs les émissaires étrangers et correspond avec les autres souverains, deux fonctions généralement réservées à l’empereur.
L’influence qu’elle exerce en politique est décisive, comme l’illustre la sédition de Nika en janvier 532. Les deux factions de Constantinople, les Bleus (issus de l’aristocratie) et les Verts (franges populaires), unissent leurs forces à cette occasion pour s’opposer au gouvernement et imposer l’empereur de leur choix. Les conseillers de Justinien l’enjoignent de fuir, mais Théodora lui conseille de rester et de sauver son empire. Le général de Justinien, Belaise, fait alors reculer les insurgés dans l’Hippodrome où ils sont massacrés.
Elle fait en effet adopter des lois strictes interdisant la prostitution et modifiant la législation du divorce afin d’augmenter les pensions accordées aux femmes. Elle passe une grande partie de son règne à tenter d’atténuer les lois passées contre les monophysites. Elle parvient ainsi à mettre fin à leur persécution en 533 mais ne réussira jamais à changer la politique religieuse de Justinien, partisan de l’orthodoxie et favorable à Rome.
La mort de l’impératrice, porte un coup terrible à Justinien. Ce dernier n’adoptera dès lors jusqu’à sa mort, en 565, que peu de lois majeures, révélant ainsi l’importance de son épouse dans la vie politique byzantine.
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Dernière mise à jour : lundi 24 janvier 2022