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Publié : 14 octobre 2011
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L’Enfant sauvage - Nature et culture

"L’homme ne naît pas Homme, il le devient." Erasme

L’histoire de Victor de l’Aveyron illustre combien notre humanité se construit dans l’échange avec les autres, dans les liens d’affection, dans l’éducation.

Le Sauvage de l’Aveyron

En 1797, un enfant d’environ 9-10 ans est aperçu dans le Tarn, mais ce n’est que deux ans plus tard qu’il sera attrapé, escorté au village de Lacaune et recueilli par une veuve. L’enfant ne se nourrit que de végétaux crus, ou qu’il a cuits lui-même. Il fugue au bout d’une semaine. Nous sommes en 1799 ; durant l’hiver, l’enfant passe du Tarn à l’Aveyron.

Le 6 janvier 1800, un enfant nu, voûté, aux cheveux hirsutes, est débusqué par trois chasseurs. Il s’enfuit, sort des bois et se réfugie dans la maison du teinturier Vidal, à Saint-Sernin-sur-Rance. Il ne parle pas et fait des gestes désordonnés. Il est envoyé trois jours plus tard dans un orphelinat de Saint-Affrique, puis le mois suivant à Rodez.

C’est un certain abbé Bonnaterre qui le récupère et l’emmène à l’École centrale. Le ministre Lucien Bonaparte réclame son transfert à Paris. Il arrive donc dans la capitale le 6 août 1800. Le voilà livré à la curiosité de la foule et des savants. Toutes sortes d’hypothèses, même les plus absurdes, ont été formulées à son sujet. En particulier, on ne saura jamais si son retard mental était dû à son isolement ou si un handicap mental préalable avait conduit à son abandon vers l’âge de deux ans.

En 1801, Victor est confié au docteur Jean Itard.

Personne ne croit à sa réinsertion sociale, mais Jean Itard s’attelle à la tâche. Il publiera un mémoire la même année et un rapport en 1806 sur ses travaux avec Victor de l’Aveyron. Pendant cinq années, il a travaillé avec cet enfant à sa réinsertion sociale, mais a considéré comme un échec personnel son incapacité – ou son refus ? – de parler.

Victor est confié à une certaine madame Guérin qui le soigne pendant 17 ans, de 1811 à sa mort en 1828, dans une maison de l’impasse des Feuillantine à Paris.

Lucien Malson publie les écrits du docteur Itard qui cherchait à humaniser le garçon.

Il remarque les difficultés qu’il a éprouvées à faire retrouver à l’enfant une sensibilité, des sentiments, une faculté de raisonnement, mais surtout à lui apprendre à communiquer. Itard se demande finalement s’il n’aurait pas mieux valu le laisser dans la forêt. Malson écrira que « L’homme en tant qu’homme n’est qu’une éventualité, c’est-à-dire moins, même, qu’une espérance ».

(Source : article Wikipedia : vie sauvage de l’enfant dans la forêt.

2e extrait:l’enfant capturé.

3e extrait : l’enfant dans un institut de sourds-muets, objet de curiosité des Parisiens.

4e extrait : l’enfant est confié au Dr Itard. Premiers apprentissages.

5e extrait : Difficile éducation. L’enfant regrette sa liberté perdue.

6e extrait : L’enfant a-t-il un sens inné du juste et de l’injuste ? Expérience cruelle.

Fenêtres

La mise en scène et le cadrage du film jouent beaucoup sur l’idée de la fenêtre, point de jonction de l’intérieur (la culture) et de l’extérieur (la nature), source de la lumière (la raison) ; dans l’institution des sourds-muets où Victor a été d’abord placé, Itard et Pinel l’observent par la fenêtre ; la séquence étudiée plus loin s’organisera autour d’une fenêtre ouverte, puis fermée. C’est devant la fenêtre que Victor recevra son nom pour s’être retourné à l’audition de cette sonorité. C’est devant les fenêtres que Victor rêve, entre les exercices. (Extrait du Dossier Télédoc)