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Par : Amandine
Publié : 7 juin 2017
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Épictète, un philosophe grec stoïcien

Épictète, philosophe grec (50-125), est l’une des principales figures du stoïcisme de l’époque impériale. Son enseignement a marqué le développement du stoïcisme en posant les fondements de sa doctrine morale sur la liberté et l’humanisme.

La vie d’Épictète

Epictète est né en Phrygie (Asie mineure) vers 50. Il est vendu comme esclave à Epaphrodite et est ensuite conduit à Rome. Son maître Epaphrodite (ancien esclave affranchi) est cruel et bête. C’est d’ailleurs de la faute de ce dernier si Epictète est boiteux puisqu’il lui a cassé la jambe. "Elle va casser" disait Epictète lorsque ce fut fait ; au lieu de hurler de douleur, il remarque simplement "Je t’avais prévenu". La souffrance que lui procure son maître lui permet de mépriser la douleur et de s’élever au-dessus de la douleur pour atteindre la sérénité ; c’est sûrement ce qui lui a valu d’être aussi calme lorsque sa jambe s’est cassée.

Dès qu’il est affranchi, Epictète se tourne vers la philosophie et le stoïcisme. Ainsi, il ouvre une école stoïcienne à Nicopolis (cité grecque). Il n’y a aucune trace écrite de ses enseignements ; seuls quelques fragments peuvent reconstituer les cours de philosophie qu’il donnait grâce aux notes de ses élèves. Le cours d’Epictète n’étant pas écrit à l’avance ; souvent les auditeurs posaient des questions, puis Epictète se laissait emporter et expliquait dans la plus grande improvisation.

Le Manuel, un recueil de ses pensées

Le Manuel d’Epictète est un ensemble des relevés faits par ses élèves. Dans ce manuel, les idées sont présentées sous forme d’aphorismes, c’est-à-dire de phrases courtes et simples, mais en même temps qui sont significatives et que l’on retient plus facilement. Il montre comment l’Homme peut parvenir à la liberté et au bonheur, en ne s’attachant pas aux biens qui dépendent de lui.

Ce recueil est composé de quatre thèmes fondamentaux :

  1. La distinction des choses qui dépendent de nous (jugements, tendances, désirs, passions) et celles qui ne dépendent pas de nous, qui sont indépendantes (corps,réputation, pouvoir).
  2. L’exigence du jugement ; l’usage de nos représentations détermine nos actions et nos désirs.
  3. L’exigence du désir et de l’action ; exercer 3 activités de l’âme conformément à la raison et à la nature dépend de nous.
  4.  Les conseils aux progressants.

L’histoire du stoïcisme

Le stoïcisme, courant philosophique grec et romain, se présente comme une doctrine panthéiste et matérialiste. Né au IVe siècle avant J-C avec Zénon de Citium, le stoïcisme se développera jusqu’à la fin du IIIe siècle après J-C.

C’est seulement vers la fin du XIXe siècle que les historiens de la philosophie ont pris l’habitude de subdiviser chronologiquement la longue histoire du stoïcisme en trois grandes périodes :

  1.  L’ancien stoïcisme : fondé par Zénon de Citium (grec), cet ancien stoïcisme est surtout une théorie de l’univers et une logique. Il définit la sagesse comme la connaissance des lois qui régissent l’univers entier mais également la conduite des hommes.
  2. Le moyen stoïcisme : se latinise et on le caractérise souvent par un certain éclectisme, c’est-à-dire qu’il ne penche pas pour une doctrine en particulier, mais qu’il emprunte des opinions provenant de différents systèmes.Panétius et Posidonius font partie de ce mouvement.
  3. Le stoïcisme impérial : Sénèque, Epictète et Marc-Aurèle ont rendu célèbre ce courant philosophique. Le nouveau stoïcisme est centré sur l’homme, sur l’effort et sur l’intention du bien : la sagesse se définit par la possession d’un art convenable, autrement dit l’acquisition de la vertu.