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Par : Olivia
Publié : 26 septembre 2011
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Le Banquet de Platon

Synoptique d’une œuvre

Le Banquet de Platon, écrit au IVème siècle avant J-C., est un classique de la philosophie. Le texte met en scène une série de dialogues/discours au cours desquels plusieurs interlocuteurs débattent sur l’Amour. Des thèses et des conceptions s’affrontent pour élaborer le plus bel éloge, la plus belle définition de l’Amour.

Platon se révèle un auteur moderne par sa proximité avec nos manières, aujourd’hui, de voir et concevoir le monde, et sa réponse à nos interrogations.

Lisez le banquet afin de vous initier à ce qu’aimer veut dire !

Jacques Lacan (célèbre psychanalyste français) a d’ailleurs dit du Banquet de Platon : « Il me semble que quelqu’un qui lit Le Banquet pour la première fois, s’il n’est pas obnubilé par le fait que c’est un texte d’une tradition respectée, ne peut pas manquer d’éprouver le sentiment qu’expriment à peu près ces mots – être soufflé. »

Pourquoi un « Banquet » ? Ce terme désigne une réception mondaine au cours de laquelle on boit plus que l’on ne mange. Le συμπόσιον / sympósion — traditionnellement traduit par « banquet », plus littéralement « réunion de buveurs » — était l’un des loisirs préférés des Grecs. Strictement réservé aux hommes — à l’exception des danseuses et des courtisanes —, le banquet était un élément essentiel de la sociabilité grecque.

Un banquet

Les convives sont allongés sur des banquettes (κλίναι / klínai), des tables basses servent au dépôt de la nourriture ou de plateau de jeu. Des danseuses, des acrobates et des musiciens peuvent agrémenter la soirée.

Le Banquet comme genre littéraire

Le Banquet de Platon eut un large retentissement dans l’histoire de la littérature et de la pensée en Occident. Il est à l’origine d’un genre littéraire, puisque toute une série de Banquets suivirent le sien, à commencer par le Banquet de Xénophon qui visait à le nuancer voire à le corriger. Une œuvre portant également ce titre apparaît dans le catalogue des écrits d’Aristote (disciple de Platon) ; Plutarque aussi écrivit Le Banquet des Sept Sages .

Une anecdote raconte que Laurent de Médicis fonda un nouveau Banquet et une nouvelle Académie en faisant représenter les divers dialogues du Banquet de Platon lors de l’une de ses réceptions ; ainsi il confia à chacun de ses hôtes l’un des discours des sept personnages.

Comparaisons et rapport dans l’optique de l’œuvre rabelaisienne.

Parlons d’abord du rapport entre Socrate, « père de la philosophie occidentale », les silènes et Gargantua.

Socrate fut assimilé à un Silène par l’un des personnages du Banquet de Platon. Dans l’Antiquité, le Silène était un satyre, un dieu personnifiant l’ivresse, généralement représenté sous la forme d’un vieillard jovial mais d’une grande laideur. Cette comparaison qui paraît insultante ne l’est pas lorsqu’on connaît l’usage qui était fait des Silènes dans l’Antiquité ; se faire traiter de silène, se révèle être un subtil éloge : si son aspect extérieur est certes, fort repoussant, à l’intérieur il est pareil à un Dieu, et c’est pour ses qualités qu’il est aimé d’un amour platonique.

D’autre part, pour qualifier son Gargantua , Rabelais utilise dans son Prologue l’image de la boîte de Silène.

Un Satyre (mi-homme mi-bouc) probablement entrain de séduire une Naïade

Tout au long de son œuvre, Rabelais fait un grand nombre de références à Platon, qu’il n’a cessé de lire et de relire tout au long de sa vie.

Dans le prologue de Gargantua , Rabelais rend hommage à Socrate « sans controverse Prince des philosophes ». Platon est l’auteur le plus souvent cité et Socrate une figure récurrente de l’œuvre. Dans Pantagruel , Gargantua recommande à son fils de former son style quant à la langue grecque, à l’imitation de Platon. Toutes les œuvres de Rabelais sont pleines de clins d’œil aux textes de Platon, notamment, me semble-t-il, le chapitre 5 « Propos des bien yvres » qui relate un repas précédant la naissance du héros au cours duquel les convives boivent : se succèdent de courts propos sans suite et déroutants.