Jean-Paul Sartre laisse derrière lui une oeuvre considérable, sous forme de romans, d’essais, de pièces de théâtre, d’écrits philosophiques ou de biographies. Sa philosophie a marqué l’après-guerre, et il reste, avec Albert Camus, un symbole de l’intellectuel engagé. De son engagement dans la résistance en 1941 jusqu’à sa mort, en 1980, Sartre n’a cessé de défrayer le chronique. Il fut en effet de tous les combats, pleinement et totalement engagé dans son époque, embrassant avec ferveur toutes les causes qui lui ont semblé justes.
Selon de nombreux commentateurs et pour Sartre lui-même, sa vie est séparée en deux par la Seconde Guerre mondiale.
Avant la guerre, Sartre n’a pas de conscience politique. Pacifiste, mais sans militer pour la paix, l’antimilitariste Sartre assume pourtant la guerre sans hésiter. L’expérience de la guerre et de la vie en communauté va le transformer du tout au tout.
Pendant la drôle de guerre, il est engagé comme soldat météorologiste. Sa fonction lui laisse beaucoup de temps libre, qu’il utilise pour écrire énormément ( en moyenne douze heures par jour, soit 2000 pages, dont une petite partie sera publiée sous le titre de Carnets de la drôle de guerre). La SGM dans laquelle il est tour à tour soldat, prisonnier, résistant et auteur engagé, lui permet d’acquérir une conscience politique et de ne plus être l’individualiste qu’il a été dans les années 30. Pendant la guerre, il rédige son premier essai qui deviendra son oeuvre philosophique majeure : L’Etre et le Néant, où il approfondit les bases théoriques de son système de pensée. Recruté par Camus en 1944, il devient reporter dans le journal Combat.
Dans la revue Les Temps modernes qu’il créée en 1945, il prône l’engagement comme une fin en soi, avec à ses côtés Simone de Beauvoir, Merleau-Ponty et Raymond Aron.
En octobre 45, Sartre fait une conférence dans une petite salle, c’est un événement : une foule nombreuse tente d’entrer, les gens se bousculent, des coups partent, des femmes s’évanouissent ou tombent en syncope. Sartre y présente un condensé de sa philosophie qui sera retranscrit dans L’Existentialisme est un humanisme. Pour JPS, principal représentant de l’existentialisme en France, celui-ci s’énonce par le fait que "L’Existence précède l’essence", c’est-à-dire que l’existence vécue par l’homme précède son essence, sa nature propre, ce qui le constitue fondamentalement, avec comme conséquence de lui laisser la liberté et la responsabilité de ses choix. Son essence n’est pas déterminée par Dieu ou par une quelconque force transcendentale.
Le théâtre et le roman sont pour JPS un moyen de diffuser ses idées grâce à des mises en situation concrètes ( Huis clos, Les Mains sales, La Nausée...). Il mène une vie engagée en se rapprochant du Parti communiste en 1950, tout en gardant un esprit critique, avant de s’en détacher en 1956 après les événements de Budapest.
JPS garde cependant ses convictions socialistes, anti-bourgeoises, anti-américaines, anti-capitalistes, et surtout anti-impérialistes. Il mène jusqu’à la fin de ses jours de multiples combats : contre la guerre d’Algérie, et la guerre du Viêt-Nam, pour la cause palestinienne, les dissidents soviétiques, les boat-people... Il refuse le prix Nobel de littérature en 1964 car, selon lui, " aucun homme ne mérite d’être consacré de son vivant" comme André Gide le pensera également.
Atteint d’urémie, Jean-Paul Sartre s’éteint le 15 avril 1980 à près de 75 ans, à la suite d’un oedème pulmonaire.
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