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Par : Arthur GL
Publié : 13 octobre 2013
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Rencontre du quatrième type.

Un alien au pays de George Sand.

 En premier, pour vous, depuis combien de temps un poète doit-il être mort pour que l’on vous oblige à l’étudier en classe, et avec le sourire bien sûr, sinon colle, le savez-vous ?

 Et en second, savez-vous ce que l’on ressent quand on passe deux heures avec un poète, vivant ?

(Je précise "vivant" pour ceux qui seraient un peu lents ou simplement dénués d’humour. )

 Alors ? Eh bien, ne vous inquiétez pas, car je vais répondre à ces deux questions purement rhétoriques.

 Le mardi 8 octobre, jour fatidique, d’un froid hors du commun, la classe de 1ère S2 a eu le plaisir (et avec le sourire) de patienter devant la salle JO1 .

Je (oui, "je", car j’ai eu la chance de prendre racine devant cette salle) fixais la porte, comme tout le monde, en me préparant mentalement à supporter deux heures de poésie avec le soldat inconnu, Jean-Pascal Dubost, poète normand vivant à Caen, mais ayant la joie de venir au Magny pour passer trois mois ici, dans la maison des poètes. (Au moins, il ne sera pas trop dépaysé ; en effet ;il y quasiment la même quantité d’eau en Normandie que dans le Berry, encore qu’il n’y a pas de mer ici.)

Pendant que je patientais, préparé à ma lente agonie, un homme vêtu entièrement de noir, portant deux bagues à la main gauche, se présenta.

Ce personnage n’avait pas la tête du poète traditionnel, il semblait un peu moins torturé, et surtout un peu moins mort. 

Je découvre qu’il existe donc des poètes de nos jours, en chair et en os !

Il nous fait une rapide autobiographie ; il nous apprend que, comme beaucoup, avant, il détestait la poésie et qu’il l’avait redécouverte il y a 20 ans à Caen lors d’une lecture publique d’un poète de la "Beat Generation".

Puis, il nous explique qu’il a inventé un nouveau genre de poème, le "poème en bloc" ( il s’est inspiré de la forme des minerais de fer ) : il s’agit d’écrire un poème d’une seule phrase, sans vers, sans rime.

Il s’est inspiré des "Grands Rhétoriqueurs ", poètes du Moyen-Age qui aimaient les écritures à contraintes comme le tautogramme (écrire tous les mots en commençant par la même lettre).

Il nous dévoile qu’il a mis beaucoup de ses souvenirs dans ses poèmes puisqu’il a du mal à tout dire à l’oral.

Mais le moment qui m’a le plus marqué, c’est quand il a lu son poème "Sommes", une véritable épreuve d’apnée pour lui !

Jean-Pascal Dubost lit "Sommes"
poème extrait du livre Nouveau Fatrassier (Tarabuste, 2012).

Je peux donc dire que rencontrer un poète est très enrichissant.