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Publié : 20 novembre 2010
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REMISE DU 18e PRIX à NOHANT

samedi 20 novembre, à Nohant

Le samedi 20 novembre, à Nohant, dans le grenier littéraire, a eu lieu la remise des prix aux lauréats de la 18e édition du concours.

Adrien Viallefont, élève du lycée Grandmont de Tours, et Oriane Chamoreau,élève du lycée professionnel Jean Mermoz de Bourges,lauréats du 18ème prix George Sand de la nouvelle, entourés des secrétaires du concours, Olivier Lécrivain et Florent Liau, de Mme Fernandès, Proviseure du Lycée, et de Jean-Jacques Narayaninsamy, sous-préfet de l’arrondissement.

Parmi les lycéens récompensés, une de nos élèves, Sandrine Bécat, qui a concouru l’an dernier, alors qu’elle était en 2nde.

Son texte Le Calvaire d’Alfred , a remporté le Prix Spécial Seconde, et sera bientôt visible sur le site de l’Académie d’Orléans-Tours.

Pour vous faire patienter, nous vous en proposons un résumé :

Alfred est un jeune maçon, un bon samaritain apprécié de tous ses voisins, qui a pourtant délibérement provoqué la mort de sa grand-mère. Après quoi, il s’est dénoncé à la police, et s’est laissé sans résistance conduire en détention provisoire. Le récit à la première personne de sa descente aux enfers est la retranscription de la déclaration qu’il a faite aux jurés le jour de son procès :

Lorsqu’il a compris que sa grand-mère était atteinte de la maladie d’Alzheimer, Alfred s’est occupé d’elle avec dévouement. Il a vainement effectué toutes les démarches pour lui trouver une place dans une maison de retraite, il l’a confiée à une aide ménagère qui s’est avérée aussi incompétente que criminellement lâche, puisque après avoir causé une chute où la grand-mère s’est cassé le fémur, elle l’a abandonnée sans appeler les secours. Alfred s’est finalement résigné à emménager chez sa grand-mère, sans se laisser rebuter par les soins constants dont elle avait besoin. Ce qu’il n’a pas pu supporter, c’est l’altération de son caractère, c’est de voir la grand-mère qu’il aimait tendrement se transformer en une mégère capable de l’injurier et de lui jeter à la figure les repas qu’il lui préparait. Au bout de quatre ans, épuisé, amaigri, vieilli avant l’âge, il a craqué et l’a poussée avec son fauteuil roulant à travers la baie vitrée du troisième étage.

Ce qu’en a pensé le jury :

Le plus dur, lorsqu’on écrit , c’est de ne pas céder à la tentation d’en faire trop. Ce texte nous a tous bouleversés parce que son auteur a constamment maintenu l’équilibre entre réalisme et pudeur. Rien n’est omis, depuis la désagrégation d’une personnalité et la perte progressive du langage, jusqu’aux problèmes d’incontinence, sans jamais céder au voyeurisme morbide. Sandrine Bécat a su traiter un sujet poignant dans une langue précise et retenue, sans effets faciles, comme si elle s’effaçait derrière l’histoire qu’elle racontait.

L’article de la NR :

Le courriel en vedette au Prix de la nouvelle George-Sand , par Agnès Verrier

"Le rendez-vous est ouvert à tous : l’occasion d’une belle cérémonie, demain, où des personnalités reconnues telles que Gérard Coulon, président du jury, historien et écrivain, ou encore Olivier Lécrivain, secrétaire du prix, écrivain et professeur, rencontrent de jeunes talents qui se révèlent. Cette année, parmi la centaine de nouvelles envoyée par les lycéens de l’académie d’Orléans-Tours, une soixantaine environ a été envoyée par courriel. Le traditionnel discours d’ouverture par Olivier Lécrivain est à lui tout seul une véritable invitation au jeu de l’écriture et ce samedi, il brodera avec humour et esprit autour de ce passage au virtuel : « Bien sûr, il y aura pendant deux ou trois ans, des candidats qui nous enverront leurs nouvelles sous forme de manuscrits, une poignée d’anachroniques héros de la plume Sergent-Major... J’aurais aimé que la mutation soit plus progressive, et je comprends tout d’un coup ce qu’ont dû éprouver les derniers chevaux de trait en voyant un tracteur dans la cour de ferme. ». Le ton est donné, et les nouvelles reçues sont à la hauteur.

« C’est toujours aussi poignant de constater qu’on écrit les choses qu’on n’arrive pas à dire ; il y a une gravité dans l’acte d’écrire. Sur les douze nouvelles retenues, huit parlent du jeu entre apparence et réalité. ».

Les prix remis encouragent de telles démarches et le premier prix représente la valeur de 1.000 € en livres. Le jury est composé de Gérard Coulon, historien et écrivain, président. Olivier Lécrivain, professeur et écrivain, secrétaire. Éliane Aubert, écrivain ; Daniel Bernard, historien ; Adrien Bodèche, écrivain ; Claude Darré, éditeur ; Florent Liau, professeur et écrivain ; Rolland Henault, professeur et écrivain ; Jean-Hugues Malineau, poète, écrivain et éditeur, membres."

Cor. NR, Agnès Verrier