Lycée George-Sand La Châtre

C’est ce que Madame Benmansour, Conseillère Régionale, a dit aux lauréats du Prix George Sand réunis dans le Grenier littéraire du Domaine de Nohant, ce samedi 26 novembre 2016. 

En effet, l’écriture littéraire est un talent, même et surtout dans un monde où les supports de l’écrit changent, où nos jeunes ont moins d’occasions de s’exprimer par des mots soigneusement agencés sur une page.

Le jury du Prix George Sand de la Nouvelle, composé de personnalités littéraires et culturelles, a récompensé les nouvelles de 15 lycéens de l’Académie Orléans-Tours, pour leurs qualités d’imagination et de travail de l’écriture.

Monsieur Fabien Cervera, Proviseur du Lycée George Sand, organisateur de ce prix académique, a ouvert la cérémonie de la 24ème édition par des remerciements aux partenaires de l’opération et à tous ceux qui oeuvrent pour la réussite de cette aventure collective, des membres du jury aux agents du lycée. Il a félicité les lauréats, et la remise des prix a débuté. 

Le Premier Prix LEGT est remis à Grace BARON du Lycée François Rabelais de Chinon par Madame Benmansour, Conseillère Régionale.

Le jury a distingué sa nouvelle "Anselm" pour le contraste entre la description sobre, précise et réaliste du paysage et des objets du quotidien, et l’incertitude quant à l’identité du narrateur qui accentue le climat d’étrangeté. On ressort de la lecture de ce texte en proie à un sentiment voluptueux d’inquiétude et de malaise.

Grace a remercié son professeur de français de l’avoir encouragée à écrire, ainsi que ses parents, le Proviseur de son lycée, Mme Fernandès, et... la commune de Gargilesse, un lieu au sein duquel elle a passé son enfance, et qui lui a permis de s’imprégner de l’univers de George Sand. !

Deuxième Prix LEGT pour Morgan MAUGEY du Lycée Grandmont de Tours, remis par Madame Vilchès-Pardo, représentant Monsieur le Maire de La Châtre.

Les lecteurs seront sonnés par la lecture de la nouvelle "Obsession", très bien écrite, dans laquelle il est question de l’art qui se nourrit des névroses de l’artiste. Mais la narratrice nous suggère une autre piste, plus dérangeante : peut-être que son personnage est devenue dépendante à la souffrance, au point de ne plus savoir accéder au bonheur.

Morgan fait partie des élèves de Mme Irigoyen, professeur de français au Lycée Grandmont, qui, tous les ans, fait participer ses élèves de 2nde au Concours. Elle a été primée il y a deux ans, récompense qui lui a visiblement donné le goût d’écrire. Le jury, qui lit les nouvelles en compétition sous l’anonymat de pseudonymes, a ainsi reconnu les qualités affirmées de l’écriture de Morgan. 

Le Premier Prix LEP attribué à Inès Kirich du Lycée Jean Mermoz de Bourges, pour "Maux dits", lui a été remis par Madame Silbermann, Sous-Préfète de La Châtre.

Le jury a beaucoup apprécié la construction de sa nouvelle : la violence à peine évoquée se déroule « hors champ » - la chute tient en deux lignes – l’auteur s’est consacré avant tout à nous faire ressentir de l’intérieur l’impression d’écrasement au quotidien vécu par le personnage principal : comme dans les tragédies grecques, ceux qui sont maudits le sont jusqu’au bout, et toute tentative pour se rebeller contre le destin ne fait qu’en précipiter l’accomplissement.

Lynda HEU du Lycée Jean Mermoz de Bourges a reçu le deuxième Prix LEP des mains de Madame Léger, chargée des actions éducatives pour les monuments du Berry.

L’auteur de « Mémoire oubliée » a très bien compris l’un des grands principes de la littérature fantastique : rien n’est plus effrayant que ce que l’on pressent sans le comprendre. Ici, le classique château gothique hanté de spectres a été remplacé par l’esprit troublé du personnage principal. La narratrice est-elle prisonnière d’un nouveau cauchemar enchâssé dans le précédent, et qui la condamne à errer, en quête de son identité dans un palais de miroirs où les reflets paraissent plus vrais que la réalité même ?

Madame Léger a félicité Lynda au nom de Mme Braoun, Administratrice du Domaine de Nohant, qui accueille la Cérémonie de remise des Prix tous les ans dans le Grenier littéraire.

Prix Spécial Seconde pour "Le rêve d’une nuit" d’Adam Fleury du Lycée Jean Monnet de Joué-les-Tours, remis par Alain Bilot, Président de l’Académie du Berry, membre du jury.

Le jury a beaucoup apprécié l’écriture foisonnante de ce texte qui alterne humour et gravité, trivialité et poésie. Derrière le masque de la fantaisie, il fait le procès de notre société sans profondeur, où les plaisirs matériels éphémères n’apportent pas de réponse à notre quête frustrée d’idéal.

Deuxième Accessit à Margaux MONJAL et Kayline SOUBRIER du Lycée Grandmont de Tours, pour "Une dispute de trop", remis par Eliane Aubert, écrivain, membre du jury.

Le jury a apprécié l’habileté avec laquelle la chute de cette nouvelle est amenée progressivement , par toute une série d’indices dont le lecteur ne comprend l’importance que rétrospectivement.

M. Cervera s’est étonné qu’on puisse écrire à quatre mains comme on joue du piano !

Les jeunes filles ont répondu que leur amitié de longue date et leur complicité avaient développé entre elles une quasi télépathie !

Quentin WEINLING du Lycée George Sand de La Châtre, a remporté le troisième Accessit pour "L’amour dans l’âme" ; son prix lui a été remis par Georges Buisson, Président de la Maison de la Culture de Bourges, ancien Administrateur du Domaine de Nohant, membre du jury.

Cette nouvelle commence comme un film d’ Eric Rohmer. Le narrateur décrit avec pudeur le moment de vertige où la camaraderie adolescente se métamorphose en une inclination plus tendre. Le jury a beaucoup aimé ce texte, pour son analyse juste et sobre de la confusion des sentiments, culpabilité, jalousie, honte et dépit amoureux...

Quatrième Accessit : Richard KULESZA du Lycée La Saussaye de Sours, pour "Les différentes versions de l’homme", remis par Adrien Bobèche, écrivain, membre du jury.

Dans cette réécriture farfelue et pleine d’humour de la genèse, Dieu se voit contraint de re-construire notre planète, après que le crash d’un vaisseau extraterrestre en a provoqué la destruction totale. Mais ses tentatives pour améliorer les être humains destinés y croître et se multiplier s’avèrent toutes plus catastrophiques les unes que les autres… Le jury a beaucoup aimé le comique de ce texte, qui nous entraîne vers des situations toujours plus loufoques et inventives, et la vision réjouissante et iconoclaste d’un Dieu plus proche de Gaston Lagaffe que du créateur peint par Michel- Ange.

Cinquième Accessit à Lucie CACOT du Lycée Alain Fournier de Bourges, remis par Mme Augereau, Présidente d’honneur de l’AECLC (Amicale des Anciens Elèves du Collège et du Lycée George Sand de La Châtre)

Sa nouvelle "Jinheulg Geim" télescope récit réaliste et dimension fantastique ; la part fantastique serait-elle simplement une rêverie de la narratrice pendant son coma ? Mais alors, pourquoi trouve-t-elle à son chevet un des personnages de son rêve ? Le jury a apprécié ce texte volontairement déroutant, à l’écriture maîtrisée, où la vie apparaît comme la superposition de plusieurs niveaux de conscience, dont on ne peut jamais déterminer lesquels correspondent à la réalité.

Sixième Accessit ex aequo : Coralie PANNETIER, Lycée Pothier d’Orléans, pour "Vengeance", prix remis par Benoît Phelippeau, professeur d’arts plastiques, et concepteur de toutes les affiches du Prix George Sand depuis 25 ans !

Il y a dans ce récit alerte tous les éléments du récit d’aventures et du conte de fées, dans un univers qui hésite entre fantaisie héroïque médiévale et dystopie moderne. Mais la morale qu’il nous suggère est à la fois très juste et très mature : on ne devient adulte que lorsqu’on comprend qu’on peut porter un jugement critique sur ses propres parents sans pour autant les renier, tout en continuant à les aimer.

A la différence de la plupart des participants, Coralie s’est inscrite seule au Concours, sans l’incitation d’un professeur, mais soutenue par sa tante qu’elle a remerciée. 

Kaltoum Benmansour, Conseillère Régionale, représentant Monsieur le Président de la Région Centre Val de Loire, a renouvelé avec force le soutien de la Région au Concours organisé tous les ans par le Lycée.

Madame Benmansour a encouragé les lauréats : "Continuez à écrire ! C’est une chance qui vous sourit. L’avenir appartient à ceux qui écrivent et lisent."

C’est Madame Silbermann, Sous-Préfète de La Châtre, qui a conclu par un éloge de la lecture : "La lecture vous soigne dans les moments difficiles de peine. Elle permet de vous évader." Elle a rendu hommage aux professeurs de français qui transmettent à leurs élèves comme un cadeau leur passion pour la littérature. Elle a félicité tous les candidats qui ont écrit, et ont ainsi développé leur imagination, ouvert une porte. Elle a remercié Olivier Lécrivain, le secrétaire du jury, pour la manière dont il met en valeur dans ses présentation, les textes des nouvelles primées ; et enfin, tous ceux qui organisent cette cérémonie, "parenthèse particulièrement agréable." 

Les lauréats, entourés, pour certains, de leur Proviseur et de leur professeur de français, sur le perron de la maison de George Sand, figure tutélaire du Prix.

Les lauréats avec Olivier Lécrivain, enseignant au Lycée G. Sand et écrivain, secrétaire du jury.

En bas à droite : Grace entourée de son professeur, Elise Ben Messaoud, et de la Proviseure de son Lycée à Chinon, Madame Fernandès, ancienne Proviseure du Lycée de La Châtre, ordonnatrice, à ce titre, de la cérémonie pendant quatre ans.
A gauche, en haut : Quentin accompagné de Mathilde, une camarade de 1ère L, venue l’encourager et l’applaudir, déterminée à se lancer dans l’aventure de l’écriture, l’an prochain. En bas : Inès et Lynda, deux élèves de la même classe du Lycée Jean Mermoz de Bourges, très fières de leur diplôme.

Le poids de la victoire !

Nos lauréates, Grace et Morgan, ont eu besoin de bras musclés pour emporter les livres qu’elles ont pu acheter avec le montant de leur prix : premier prix d’une valeur de 700€, deuxième prix d’une valeur de 400€, sous forme de bons d’achat de livres.

M. Stéphane Bessou, professeur heureux entre ses deux lauréates, Inès et Lynda, devant l’église de Nohant.

Après la cérémonie, ce sont "Les Gâs du Berry", Groupe Folklorique de musique traditionnelle du Berry, qui nous accueillent dans leur maison de Nohant.

(En haut) Les cuisiniers du Lycée, M. Rabret, Mme Watelier, M. Deville ont préparé et servi, comme tous les ans, un cocktail gourmand, délicieux, somptueux ! Merci à eux et à tous les agents du lycée.
(En bas) M. Weinling, jardinier de Nohant ET musicien des Gâs du Berry (ET maire de Pouligny Saint Martin), avec M. Philippon, Chef des Agents du Lycée ET lui aussi musicien des Gâs du Berry.