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Publié : 23 janvier 2015
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J’écris pour agir. Voltaire.

Libérer l’homme par la plume.

Telle est l’ambition des écrivains du XVIIIe siècle, qu’on appelle les philosophes des Lumières : Montesquieu, Diderot, Rousseau, et bien sûr Voltaire, le plus célèbre par son "engagement" actif dans les affaires Calas, Sirven, La Barre, par ses combats contre le fanatisme, pour promouvoir une idée nouvelle : la tolérance.

Eau-forte de Pierre Michel Alix (1762-1817) d’après une peinture de Jean-François Garneray (1755-1837)

Je recommande aux élèves de Première qui étudient cet auteur de parcourir le passionnant dossier de Philippe Lavergne sur Voltaire :

Furie en Languedoc.

Cliquez sur le lien pour y accéder directement.

Dans ce dossier, vous découvrirez, en particulier, comment Voltaire imagina de mobiliser l’opinion publique pour obtenir la réhabilitation de Calas, victime du fanatisme des juges de Toulouse :

« Criez et que l’on crie ! »

Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur l’esprit des Lumières, dont nos institutions et nos valeurs démocratiques sont l’héritage, prenez le temps d’explorer l’exposition virtuelle sur le site de la BNF (Bibliothèque Nationale de France) :

Lumières ! Un héritage pour demain

Cliquez sur le lien pour y accéder directement.

En images, feuilletez les pages consacrées à l’esprit des Lumières :

Il faut secouer le joug de l’autorité et "oser penser par soi-même" (Diderot).

"Aie le courage de te servir de ton propre entendement ! Voilà la devise des Lumières" (Kant).

La "salle 2" est consacrée à l’ordre religieux contesté :

Vous verrez une gravure de 1765 intitulée "La Malheureuse Famille Calas" :

À Toulouse, le 15 octobre 1761, Marc-Antoine Calas est trouvé pendu dans sa maison. Son père, le protestant Jean Calas, marchand d’indiennes, est accusé de l’avoir assassiné pour l’empêcher de se faire catholique. Il est condamné par le parlement de Toulouse et roué vif en mars 1762.

Voltaire acquiert la certitude de l’innocence de Calas et porte l’affaire devant l’opinion pour obtenir la révision du procès. Il obtient un premier arrêt en faveur de Calas et en profite pour stigmatiser le fanatisme dans le Traité sur la tolérance (1763). Pour que l’affaire soit rejugée, la famille Calas doit se constituer prisonnière à Paris.

Le peintre Carmontelle (1717-1806) s’associe sans réserve à cette cause et propose de faire une gravure dont le produit de la vente, promue par Grimm et Diderot, sera versé à la famille. Voltaire souscrit pour douze exemplaires de cette estampe et en place une à son chevet afin de la voir chaque matin.

Calas a été réhabilité en mars 1765.

D’autres thèmes sont abordés : la science, l’individu, l’espace public,l’ordre politique, l’universalité. A explorer.

La dernière "salle" est peut-être la plus intéressante ; les concepteurs de l’exposition se sont posé la question :

Comment juger aujourd’hui, avec deux cent cinquante ans de recul, le généreux programme qui se formule au Siècle des lumières ?

Ils y répondent en faisant le bilan du dernier siècle, ses avancées sociales, politiques, morales, et ses catastrophes et horreurs.

"Dévoyé, le programme des Lumières réclame une refondation qui préserve l’héritage du passé en le soumettant à examen critique."

L’exposition se veut aussi lieu de débats et échanges :

des auteurs de bandes dessinées sont sollicités pour faire écho aujourd’hui aux philosophes du XVIIIe siècle :

Rencontres : la bande dessinée

Vous pourrez, par exemple, voir et écouter Marjane Satrapi, auteur de la BD (et du film) Persepolis , raconter son expérience personnelle de l’intolérance religieuse.