Vendredi après-midi, les classes de seconde qui ont participé à la visite des expositions au Prieuré du Magny, le 6 et le 12 mai, ont pu prolonger leur rencontre avec Julien Blaine et découvrir également Jacques Demarcq et Cécile Richard.
Julien Blaine, nous n’en doutions pas depuis que nous avions découvert ses "âneries" au Magny, a aimé d’abord la poésie des poètes des animaux, La Fontaine, Apollinaire, Jules Renard.
Jacques Demarcq, lui, a eu en seconde la révélation de Verlaine , et Baudelaire. En première, encore Baudelaire, et Rimbaud. Puis les Surréalistes, Desnos d’abord... et les poètes étrangers. (Rappelons que Jacques Demarcq traduit E. E. Cummings, Gertrude Stein et Andrea Zanzotto.)
Cécile Richard, à la différence de ses aînés, n’a pas le souvenir des poètes lus au lycée, mais elle a aimé la poésie à travers la chanson, surtout Gainsbourg, Boris Vian et Bobby Lapointe.
l’apollinaire
zinziator zonans
Bestiaire autour d’Orphée l’étourneau te répond tel un malin
assez d’être ivre en des pitiés de gauche adroite
ô volubiles qui voudraient diriger des automates
résumé en oiseau ce siècle de progrès n’est qu’un conte en l’air
un avion se pose et voici qu’en descend le Saint-Père
la religion seule fait peau neuve en sa contagion
a des surplus pleins les cuisines du bourrichon
le monde à la télé résonne de millions de vieilles pies
v.i.p. ou pigeons qui prient épris de paix au prix
des dictateurs rapaces qui par Essor Total prospèrent
dans leur pays réduit à la trique nécessaire
est-ce le pain blanc qu’annonçaient les hirondelles
aux ibis disparus d’Égypte devenus des hôtels
entrez clients nos marabouts de fric vous ficellent des promesses
d’espèce plus sonnante que la psychanalyse ou la messe
il est bien des flamants qui se disent w’allons jusqu’à la Belgique
réchauffés par l’effet de serres du grand aigle Amérique
si soudain l’ongle Sam vers l’ONU pousse un cri
ils ont faim les petits faudrait leur envoyer du riz
débarque en Samolie une charivéritable armada
ça fait verser des armes aux courtisans d’Al-Qaïda
et toi phénix boucher qui premier te charcutes
saute avec la queue qui se presse dans l’autobus
sitôt ressuscitant des vocatios autour
tu renais pour descendre un deux avions chacun sa tour
aussi célèbre est l’oiseau Troc chez les anthropologues
contre un lot de roquettes une cargaison de drogue
quant à vous pihis longs qui bradez vos pantalons jean de Chine
une seule jambe suffira aux rescapés des champs de mines
mais voici apercevant très haut son adversaire la colombe
faut qu’on lui dit-elle calligramme une table ronde
l’oiseau-rire et les paons sur le cul l’acclament
sifflant des vers d’alcool pour vous fouetter le chant belles âmes
aigle ibis pie pihi pigeon hirondelle phénix
faucon pâtissent avec l’époque
marabout paon colombe rapace rire et Troc
se concrétinisent en humanisme
(Vous aurez reconnu une réécriture du début de Zone, poème liminaire du recueil Alcools d’Apollinaire, publié en 1913...et des allusions à à son Bestiaire ou Cortège d’Orphée et à ses Calligrammes .)
Pour finir, une phrase de Julien Blaine :
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Dernière mise à jour : lundi 24 janvier 2022