Julien Blaine est né en 1942, à Rognac, au bord de l’Étang de Berre, flaque de mer jadis bleu-azur, aujourd’hui marron glacé. Il vit à Ventabren et à Marseille et nomadise le plus possible.
Dénommé aussi Christian POiTEViN (patronyme) et d’une ribambelle d’autres noms.
Organisateur des Rencontres Internationales de Poésie de Tarascon et d’une ribambelle d’autres manifestations.
Fondateur du Centre International de Poésie de Marseille (C.I.P.M.) et d’une ribambelle d’autres espaces culturels.
Chantier : la poésie n’intéresse personne, la 5ème feuille ou l’écriture originelle, se constituer vrai/ment grand-père, le Verssicône, Chom’art
La production de Julien Blaine est multiple, mêlant éphémère et durable, friable et solide.
Performances, livres, affiches, disques, tract, mail-art, objets, films, revues, journaux, installations plastiques (dernière exposition en 2010 au Mac de Marseille).
Avant tout, la poésie s’expérimente physiquement : elle est, d’évidence, performative. Ses performances sont nombreuses, qui parfois le mettent physiquement en péril.
Chute-chut ! , en 1983, il se jette du haut des escaliers de la gare Saint-Charles à Marseille : violence de cette dégringolade incontrôlable, et la réception, brutale, au sol, quelques centaines de marches plus bas... puis Julien Blaine met son doigt sur la bouche et, sous l’œil d’une caméra complice cachée parmi les badauds médusés, murmure : « chuuuuut ! ».
Chute-chut ! : Images extraites du film réalisé par Sarenco "En attendant la 3ème guerre mondiale", reprises dans "Julien Blaine, l’éléphant et la chute", réalisé par Marie Poitevin, Le G.R.E.C.
(Cliquez sur le lien pour voir les images.)
Mise en danger du corps, et mise en danger du poète, qui toujours oscille entre grotesque et tragique, dans une posture des plus fragiles, car « le poète aujourd’hui est ridicule ».
Pas un outil, un médium qui ne lui échappe. Mais rien qui ne soit achevé, arrêté.
Car pour Julien Blaine la poésie est élémentaire, tout ce qu’il produit est fragment, indice d’un travail toujours en cours, document d’un chantier poétique à chaque instant renouvelé. Tous ces « résidus » doivent être lus en soi et en regard de ce qui nous entoure.
En constante réinvention, sa poésie est aussi une recherche des origines de l’écriture.
Pour lui, la poésie est une pratique qui tient autant de l’intuition que de la science, afin que nous devenions un « lecteur actif ».
Extrait :
il vo ci fère
tu vis
tu perds
tu pères
on y lit
on y dit
on y rit
on y mit
on y nie
on y git !