Lycée George-Sand La Châtre

Au mois de janvier, brrr..., ce n’est guère de saison !

Vendredi après-midi, les "abonnés privilégiés", lycéens de terminale et première qui ont choisi le spectacle dans leur abonnement, ont eu le plaisir de rencontrer au Théâtre Maurice Sand, l’auteur et les acteurs de cette comédie divertissante sur un sujet grave, solitude, mal-être et dépression :

La Maîtresse en maillot de bain.

Delphine Gabillat présente Fabienne Galula aux "abonnés privilégiés".

Fabienne Galula, qui a écrit la pièce, aime jouer sur les contrastes ; elle a confié aux lycéens comment était née l’idée de sa pièce : choisir pour mettre en scène des personnages déprimés le lieu le plus improbable, une école maternelle où forcément la bonne humeur est de rigueur ! Elle joue le rôle d’une psychologue qui doit intervenir auprès de maîtres et maîtresses au bord de la crise de nerfs.

En entrant dans le théâtre, les lycéens ont découvert le décor de la pièce, qui venait tout juste d’être mis en place, celui de la salle des maîtres d’une école ; sur le plateau, une grande malle qui contient tous les accessoires n’est pas encore déballée.

Le spectacle en est à sa 637e représentation depuis sa création au Festival d’Avignon en juillet 2011. Deux troupes le jouent en même temps, à Paris dans le mythique "Café de la Gare", [1] et en tournée.

"Vis comica"

Fabienne Galula, Ludivine de Chastenet, Julien Ratel et Fabrice Feltzinger ne font pas partie d’une troupe, à proprement parler (il n’y en a plus guère), mais jouent souvent ensemble (Fabienne et Fabrice ont même co-écrit une pièce, Le Cri de la feuille), et se retrouvent sur des projets communs. D’où viennent ces affinités ? Très certainement de l’école de théâtre où ils se sont connus, l’école d’art dramatique Jean Périmony ; ils y ont acquis des méthodes de jeu : jouer la sincérité, dit Fabrice. Ils ont découvert aussi leur "force comique" (vis comica, en latin), ce don naturel de faire rire, qui, selon Ludivine, ne s’apprend pas. On l’a ou pas. Quelquefois, on peut même l’avoir involontairement, dans un rôle sérieux !

Est-ce difficile de faire rire ?

Ludivine de Chastenet, Julien Ratel et Fabienne Galula.

En fait, tous sont d’accord pour dire que la comédie est cruelle ; elle repose sur des situations tragiques dont l’auteur fait ressortir la drôlerie par l’exagération ou le contraste, mais ces situations, les acteurs, pour être efficaces, doivent les jouer à fond, très sérieusement. Fabrice donne l’exemple d’Harpagon dans L’Avare de Molière : quand il croit qu’on lui a volé sa cassette, il est véritablement désespéré, fou d’angoisse ; l’acteur qui l’incarne doit aller au bout de ce désespoir pour faire rire le spectateur qu’amuse l’excès du personnage déterminé à mettre à la torture tous les gens de sa maison, y compris lui-même, y compris le public, pour retrouver son voleur !

Et puis, le grand secret pour faire rire, c’est le rythme ; une comédie réussie emporte les spectateurs à un rythme accéléré.

La comédie miroir de la société

On peut s’amuser au théâtre et rire de bon cœur des défauts d’un personnage, de situations loufoques, de bons mots, de jeux de scène, mais aussi associer à ce rire une pointe de réflexion sur les travers de notre société. Ainsi la première pièce de Fabienne Galula, écrite avec Fabrice Feltzinger, Le Cri de la feuille se moquait de l’obsession d’épanouissement personnel chez nos contemporains surmenés et stressés.

Lumière !

En attendant le lever de rideau de la soirée, les lycéens sont montés sur scène pour découvrir l’espace de jeu des comédiens.

On attend avec impatience les impressions des "abonnés privilégiés" sur le spectacle : la maîtresse s’est-elle mise en maillot de bain ?