Lycée George-Sand La Châtre

Vaincre les discriminations, lutter contre les préjugés générateurs de violence dans nos rapports quotidiens, au sein d’une classe, d’une entreprise, par la catharsis du théâtre, c’est le pari incroyable qui a motivé une équipe de lycéens impliqués et citoyens tout au long de trois mois de travail avec Bruno Aucante, metteur en scène et comédien de la Compagnie Barda.

Bruno Aucante.

Les techniciens Lumière aux commandes.

Xavier et Adam

Les TL, la 2nde BPASSP, la 2nde Ebéniste et la section tapisserie en siège qui ont eu la chance d’assister à la représentation du 12 décembre, dans la salle Jean-Louis Boncoeur métamorphosée en espace scénique, ont été enthousiastes de la performance de Cécile, Céline, Elodie, Gaëlle, Stéphane et Valentin. 

Dans un lycée ordinaire...

...une scène banale de tension entre élèves ?

Face à face tendu joué par Stéphane et Valentin.
Debout, en casquette, Gaëlle et Céline.

Non, une situation de harcelèment...

... qui dégénère en violence verbale et persécution.

Aurélie a pris la place d’Elodie pour tenter d’empêcher cette violence.

Les saynètes que Cécile, Céline, Elodie, Gaëlle, Stéphane et Valentin ont écrites et jouées avec maestria mettent en scène avec réalisme des situations banales de la vie où quelqu’un, parce qu’il est différent, subit le rejet, l’exclusion, voire l’agressivité de persécuteurs souvent inconscients de leur violence. Le groupe, par indifférence ou lâcheté, laisse faire sans intervenir.

Sont-ils conscients de la haine, de la peur qu’ils portent en eux ?

Pourquoi sont-ils homophobes ? Se le sont-ils jamais demandé ?

Elodie joue le rôle de l’élève qui ne veut pas intervenir dans le conflit.

Peut-on rester à l’écart ?

Cécile joue le rôle d’une prof impuissante à ramener ses élèves à la raison.

Des spectateurs captivés.

Dans le Théâtre Forum, le public est invité à agir pour changer la situation représentée.

Bruno Aucante explique aux spectateurs que c’est à eux maintenant d’agir,

en prenant la place d’un des acteurs, en rejouant la scène... autrement.

Est-ce possible par la parole de dénouer une situation intolérable ? 

Les lycéens spectateurs ont été nombreux à jouer le jeu, à prendre la place de l’un des acteurs et à essayer de modifier le comportement des autres personnages. Pas toujours facile !

Farah a pris la place de Cécile pour jouer le rôle de la prof de philo.

Un adulte peut-il désarmer la haine au sein de la classe ? Un prof peut-il amener des lycéens violents, racistes, homophobes, à changer de comportement et de mentalité ?

Valentin et Gaelle sont si enflammés dans leur rôle que Bruno intervient pour leur demander de laisser aux autres personnages un espace pour une parole de conciliation.

Pas facile d’apporter une parole apaisante dans une situation qu’on a laissé dégénérer.

Ya-t-il dans le réglement intérieur du Lycée un article qui permettrait de sanctionner le comportement inacceptable de ceux qui ne comprennet pas ce qu’est le respect de l’autre ?

Peut-être le début d’un dialogue ?

Mais celui qui a été rejeté reste enfermé dans sa blessure.
L’interprétation de Stéphane nous a touchés.

Bruno Aucante et Gaelle.

Situation banale d’entretien d’embauche ?

On peut être aveugle et avoir toutes les compétences pour occuper un poste.

Ce patron, cette secrétaire l’entendront-ils ?
Stéphane joue le Patron, Gaelle, sa secrétaire, Cécile, la candidate au poste.

Attitude banale face au handicap... indifférence, moquerie, mépris.

David essaie de convaincre son patron d’embaucher (à l’essai, au moins) la candidate au poste malgré sa cécité.

Que de persuasion il faut déployer !

Discrimination sociale à l’embauche ?

Votre nom est imprononçable pour cette secrétaire. Votre adresse n’est pas du bon côté de la ville. Mais non, vous n’êtes pas victime de discrimination ! Le patron vous l’assure.

Chloé prend le rôle du patron pour faire bouger les choses, vers plus de tolérance.

Difficile face à une secrétaire pleine de préjugés (incarnée par Cécile).

Le Patron veut embaucher Mohammed...

sa secrétaire n’en revient pas...

On peut changer les comportements (quand on est le Patron surtout !)

mais peut-on changer les esprits ?

Etre jeune et sans expérience professionnelle,

c’est aussi un handicap quand on postule pour un poste, même si on a tous les diplômes requis.

Florent a pris la place d’Elodie...

parviendra-t-il à faire tomber les préjugés des personnages joués par Valentin et Céline ?

En tout cas, tous ceux qui ont assisté à cette performance sont sortis de la salle Jean-Louis Boncoeur différents de ceux qu’ils étaient en entrant. C’est en chacun de nous qu’il faut traquer la tentation de détourner les yeux, de ne pas intervenir quand nous sommes témoins, donc complices, de comportements haineux.

Un public enthousiaste...

a vécu une expérience étonnante et enrichissante.