Ce lundi 5 décembre, dans le cadre du Foyer Socio-Educatif, j’ai eu la chance d’aller voir le film dont toute la France parle :
Intouchables.
Je dis la chance ; en effet, car la file d’attente était d’une longueur rarissime, elle s’étendait jusqu’à Carrefour Market ! J’exagère, bien sûr. Nombre de personnes n’ont pu rentrer et moi, j’ai payé 1.50 € au lieu de 7€ et j’ai même réussi à avoir une place en haut ! Alors tous mes remerciements, le lycée George Sand.
Parlons maintenant de ce film, réalisé par Olivier Nakache et Eric Toledano. Il met en scène un riche tétraplégique, Philippe ( joué par François Cluzet ), handicapé suite à un accident de parapente ; et Driss ( Omar Sy ) issu d’une famille défavorisée des quartiers. Deux profils tout à fait différents, deux classes sociales qu’il est habituellement impossible de faire cohabiter. Tel est le fil conducteur du scénario. En effet, tout l’humour de ce film se fonde sur un mode de vie et une éducation complètement antinomiques.
Au premier abord, on pourrait prendre cela pour du sarcasme, mais la spontanéité et l’énergie du personnage est telle que ce qui pourrait passer pour moquerie est, ici, compliment. Et c’est cela qui plaît à Phlippe, las de cette pitié, cette compassion constante, d’autrui quant à son handicap.
Illustration de l’humour "drissien" : "T’es à fond là ?! Ca va pas être possible, comment je fais moi ?!"
L’humour est, certes, la plus grande qualité du film, mais un film sans intrigue serait ennuyeux. Et c’est bel et bien avec l’humour, qui est pour moi la meilleure façon d’exposer un problème de société, que le film nous propose une vision interieure des handicapés et des banlieues.
Le handicap est ici abordé avec une constante remise en question du rôle d’autrui en raison du comportement inattendu de Driss. Les banlieues, omniprésentes dans l’actualité et dénigrées quant à leur rôle dans la délinquance, sont représentées par le personnage incarné par Omar Sy, grand frère d’une famille nombreuse avec une mère veuve, travaillant tard comme femme de ménage pour essayer tant bien que mal de nourrir sa famille. On voit toute la difficulté de ces familles à être auto-suffisantes financièrement et les conditions dans lesquelles elles vivent.
D’après la description des deux personnages plutôt dévalorisante, l’un financièrement et l’autre physiquement, vous me demanderez : en quoi sont-ils "Intouchables" ?
Ce phénomène est exposé dès la première scène du film, qui sert de support à toute la suite du récit qui se déroule ensuite sous forme de prolepse à partir de cette scène. Cette scène est ensuite raccourcie, puis diffusée vers la fin du film pour montrer ce phénomène d’"Intouchables". Je passe les détails pour ceux qui n’auraient pas vu le film, mais l’utilisation qui est faite du handicap dans cette scène montre que le handicap n’en est pas un, que le handicap n’est que physique et que l’âme et l’esprit sont plus forts que tout, l’amitié, aussi belle qu’inatendue, les rendra... intouchables. Le tout avec un humour qui fonctionne parfaitement, les spectateurs présents dans la salle peuvent en témoigner. Vous me diriez : "Belle fiction, c’est beau" ; en effet, c’est beau, mais c’est une histoire vraie ! Diriez-vous "beau" ou "magnifique" ? La suite du film est extraordinairement drôle, il y aurait tellement à dire !
TOUTE LA FRANCE SE DOIT D’AVOIR VU CE FILM !
Je le recommande mille fois.
Intouchables ! "100€ que je met les flics dans le vent."
On se souvient tous de Bienvenue chez les Ch’tis et de ses 20 millions d’entrées en 24 semaines ; eh bien, Intouchables part pour battre ce record avec 7.2 millions d’entrées en seulement 5 semaines ! Un succès mérité et humble : Omar, invité au 20h avec François Cluzet sur TF1, dit : "Le succès de ce film ne nous appartient pas". Une belle leçon d’humilité, à l’image du film.
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