Cet été comme le beau temps n’était pas forcément au rendez-vous, j’ai lu.
J’ai enchainé plusieurs romans plus ou moins insignifiants. Et après deux voyages direction Cultura, je suis revenue avec entre les mains une autobiographie, celle d’une jeune femme autrichienne, séquestrée durant 8 ans.
Je ne pouvais pas me dire " Ce n’est rien, c’est faux". Non ! Natascha Kampusch avait été séquestrée par un homme durant 3096 jours, et oui, elle a connu l’enfer.
Bref, je me suis enfin décidée avec une idée en tête : " Elle a écrit ce livre, donc elle est vivante" (Raisonnement, ma foi, pas très scientifique) J’ai lu ce livre sans m’en rendre compte.
Bien construit, bien écrit, passionnant, émouvant.
Ainsi, elle commence par nous narrer l’univers friable de son enfance et le dernier jour de son ancienne vie : " Que veux-tu qu’il m’arrive ?".
A l’âge de 10 ans, elle part pour la première fois seule sur le chemin de l’école, elle veut s’assumer et être indépendante... Mais une fourgonnette blanche conduite par Wolfgang Priklopil s’arrête à ses côtés et il la kidnappe. A partir de ce jour commence pour elle une nouvelle vie, dans un cachot.
"J’avais l’impression d’être conservée vivante dans une salle aux trésors souterraine. Ma prison n’était pas tout à fait carrée : environ deux mètres soixante-dix de long, un mètre quatre-vingts de large et un peu moins de deux mètres quarante en hauteur. onze mètres cube et demi d’air vicié. Moins de cinq mètres carré de surface au sol, sur lesquels je faisais des va-et-vient comme un tigre dans sa cage, toujours d’un mur à l’autre. Six pas aller, six pas retour [...] Quatre pas aller, quatre pas retour en largeur. Je pouvais faire le tour de mon cachot en vingt pas."
Mauvais traitements, privation de lumière, de nourriture... La douleur physique apaisait les tourments de son âme.
Elle nous raconte sa terrible relation avec son ravisseur et la façon dont elle a réussi à survivre à cet enfer, bien qu’elle rejette le syndrome de Stockholm qui lui est associé.
"Le ravisseur m’avait arrachée à mon univers et mise dans le sien. L’homme qui m’avait enlevée, qui m’avait pris mes parents et mon identité devint ma famille. Ma seule chance était de l’accepter comme tel et j’appris à me réjouir de ses attentions et à refouler tout le négatif."
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Dernière mise à jour : lundi 24 janvier 2022