Le 20 janvier, au théâtre Maurice Sand à la Châtre s’est produite la troupe du Grenier de Babouchka qui nous a fait une magnifique interprétation de la célèbre pièce de théâtre : Cyrano de Bergerac qui retrace l’histoire d’amour entre Cyrano et sa cousine Roxane.
Une mise en scène remarquable
Le metteur en scène, Jean-Philippe Daguerre, a fait des choix de mise en scène différents de ceux d’Edmond Rostand. Tout d’abord, il a considérablement diminué le nombre de personnages sur scène qui est d’environ 100 personnages dans la pièce originale de 1897, contre une dizaine de nos jours. De plus, Daguerre a aussi coupé des scènes comme la première qui met en scène énormément de personnages que l’on ne revoit pas par la suite. Ce qui amène à réduire la durée du spectacle : 2h au lieu de 3h30.
On peut remarquer que le décor n’est pas mis en valeur. Au début de la représentation, nous nous demandons en quel lieu nous sommes. Par la suite, on comprend que le décor ne sert pas beaucoup, car les sublimes costumes nous le font oublier. En effet, le metteur en scène a choisi de mettre l’accent sur l’habillement qui est de grande qualité, soigné, dentelle, cuir… Ainsi, grâce aux costumes et au jeu des acteurs, qui est intellectuel mais aussi physique, Jean-Philippe Daguerre nous transporte dans l’histoire d’amour cachée de Cyrano.
L’éclairage, lui, est aussi important. Des lumières bleues sont utilisées pour les scènes nocturnes ( le spectateur, lui, n’est pas dans le noir total ) alors que des lumières orange sont utilisées pour des scènes extérieures.
Des accessoires bien trouvés
En effet, par exemple, le nez de Cyrano n’est pas un nez en plastique caché par du maquillage, mais un masque. Ce masque représente la pudeur et le complexe de Cyrano. Il fait aussi honneur aux origines du théâtre de l’Antiquité, comme dans la Commedia dell’arte.
Les armes, quant à elles, ont un rôle très important. L’épée de Cyrano incarne ses combats contre l’amour, l’honneur et la mort. Mais elle est aussi personnifiée dans l’acte I lors du combat contre Montfleury et est le prolongement du courage, de la noblesse, de la provocation et du pouvoir de Cyrano. Son chapeau à plumes représente, lui, son panache. De plus, il y a le bruit des canons durant l’acte IV qui nous transporte dans l’horreur de la guerre.
Un violoniste ?
Eh oui, un violoniste nommé Petr Ruzika est bien présent dans cette pièce. En effet, c’est encore là un choix du metteur en scène. Ce violoniste n’est pas là par hasard : il représente l’âme du personnage principal et ne fait qu’un avec lui. De plus, Daguerre reprend les partitions d’Edmond Rostand. Grâce à ses talents d’artiste-musicien, Petr Ruzika nous communique les sentiments de Cyrano. Pour nous faire comprendre que Cyrano et le violoniste ne font qu’un, ils portent le même masque.
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Dernière mise à jour : lundi 24 janvier 2022