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Publié : 19 novembre 2011
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L’école des femmes à Equinoxe

Mardi 8 et mercredi 9 Novembre, la salle de spectacle de Châteauroux, Equinoxe, nous proposait L’école des femmes de Molière.

Dans un costume moderne, Arnolphe nous accueillait dans un décor minimaliste et surprenant, mais très réussi : commençait alors une longue tirade évoquant sa crainte d’être trompé, la frivolité des femmes.

Je sais les tours rusés et les subtiles trames
Dont pour nous en planter savent user les femmes,
Et comme on est dupé par leurs dextérités.

Contre cet accident j’ai pris mes sûretés ;
Et celle que j’épouse a toute l’innocence
Qui peut sauver mon front de maligne influence.

(acte I, scène 1)

 

Photo de La Nouvelle République du mercredi 9 Novembre 2011.

Arrivait ensuite Agnès, jeune fille qu’il avait recueillie et dont il avait confié l’éducation, dès l’âge de quatre ans, à un couvent afin de préserver son innocence.

Dans un petit couvent, loin de toute pratique,
Je la fis élever selon ma politique,
C’est-à-dire ordonnant quels soins on emploîrait
Pour la rendre idiote autant qu’il se pourrait.
Dieu merci, le succès a suivi mon attente ;

(acte I, scène 1)

Suivait un quiproquo entre Arnolphe et le jeune Horace, amoureux d’Agnès, qui confie son amour à Arnolphe sans savoir qu’il est justement le tuteur jaloux qui garde Agnès enfermée dans sa maison. 

Enfin l’aimable Agnès a su m’assujettir.
C’est un joli bijou, pour ne point vous mentir ;
Et ce serait péché qu’une beauté si rare
Fût laissée au pouvoir de cet homme bizarre.
Pour moi, tous mes efforts, tous mes vœux les plus doux
Vont à m’en rendre maître en dépit du jaloux ;

(acte I, scène 4)

La maîtrise d’écriture de Molière est alors remarquable.

Photo de La Nouvelle République du Jeudi 10 Novembre 2011.

Cette pièce en cinq actes, mise en scène par Jean LIERMIER, magnifiquement interprétée par Gilles PRIVAT, pensionnaire de la Comédie Française dans le rôle d’ Arnolphe, par Lola RICCABONI dans le rôle d’Agnès et bien d’autres encore, nous a fait passer une soirée des plus agréables.

« Imaginons une propriété isolée dans une campagne reculée, dans laquelle Chrysalde, l’employée de la poste, serait l’unique pont tendu avec la ville. Agnès habiterait dans une grande cage dont on la sortirait comme on sort un pot de fleurs de sa serre ; Arnolphe aurait des allures de Buster Keaton, et un jeune étudiant en vacances, Horace, aurait trouvé la saine occupation de jouer un tour pendable à un inconnu, tout en séduisant une fille… Une tragi-comédie estivale en somme ! » [Jean Liermier]