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Publié : 16 juin 2011
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Les tribulations des passagers du car n° 2, sixième et dernier jour

Notre dernier jour à Londres a été plus qu’actif ! Tout d’abord, la visite du Victoria and Albert Museum, véritable caverne d’Ali Baba, où nous avons erré, éblouis, ne sachant où donner de la prunelle, entre les collections de tableaux et de bijoux, la galerie Rodin, les vitrines de vêtements de cérémonie japonais, les vitraux, le clavecin décoré par William Morris ( encore un pré-raphaëlite… ), et les expositions de costumes et d’accessoires de théâtre ( un rhinocéros articulé, grandeur nature, pour la pièce d’Eugène Ionesco éponyme ) …

Un couvre-chef simple et sans prétention, très friday-wear
Une collection complète de katanas... très pratique pour faire seppuku entre amis !
Une armure de samouraï
Un clavecin qui n’aurait pas déparé dans le salon de musique de Dorian Gray, ou de Lord Henry Wotton

Personne n’a pu tout voir, et tous sont repartis avec des regrets et l’envie d’y retourner. Personnellement, je suis inconsolable, car j’ai loupé la Gun Room… mais j’ai vu la guitare au manche brisé de Pete Townsend, ( le soliste des Who qui avait pour coutume de fracasser son instrument contre un ampli après chaque concert réussi )

Un des nombreux bronzes de Rodin
Même l’ombre a été sculptée par Rodin !
Une bibliothèque où Hermione Granger se sentirait comme chez elle...

Déjeuner dans le jardin clos du V and A, entouré de façades de briques rouges rehaussées de parements et de sculptures de pierre blanche.

Une des façades de la cour intérieure
Soleil sur le bassin de la cour intérieure

Soleil, gazon, pigeons, et un bassin à jets d’eau où il était permis de se tremper les pieds. Nous avons regardé avec attendrissement une petite fille japonaise qui barbotait comme un têtard, et nous avons dû user de toute notre autorité pour empêcher les garçons les plus vivants de notre groupe d’aller eux aussi piquer une tête avec une énergie de labrador.

Après le repas, comptage et recomptage ( rituel répété une bonne dizaine de fois par jour ! ) puis division des 46 élèves en deux sous-groupes : un atelier « Sieste dans l’herbe de Hyde Park », et un atelier « Etude sur le terrain du monde merveilleux de la conso de grand luxe » (comprendre « Visite de Harrod’s » )

Un château en pâte d’amandes, couleur rose princesse ; existe aussi en rouge Ferrari et en bleu Bugatti.
Tout ce marbre rose ! Serait-ce l’intérieur de la pièce montée ? Non, non, simplement les toilettes...
Superbe ! A condition...
... de ne pas être allergique aux dorures.
Le plus dur, c’est de choisir...

La visite de l’après-midi a été consacrée au Science Museum… gigantesque bric à brac encyclopédique où tout ce qui se rapporte aux sciences et à leurs applications technologiques est exposé.

Elle tourne inlassablement, dans le hall d’entrée, presque sans bruit

Une énorme machine à vapeur tourne sans relâche dans le grand hall, sans fumée ni odeur : la chaudière qui l’alimente est située à cinq cents mètres de là, dans un sous sol où les fumées sont récupérées et traitées, et la vapeur condensée recyclée.

Combinaison de cosmonaute, avion de chasse pendu au plafond, vitrines chronologiques expliquant l’évolution des matériaux synthétiques depuis l’antique bakélite ( souvenez-vous, les vieux téléphones noirs… ) jusqu’aux polymères les plus élaborés… les technologies sophistiquées sont ainsi expliquées sous nos yeux, et soudain, tout notre quotidien paraît aussi clair et e qu’un jeu de lego.

Il paraît qu’elle atteignait 25km/h en vitesse de pointe ! Vertigineux !
Beau jouet à mettre sous le sapin pour Noël prochain...
Une mini Morris transparente, parfaite pour aller en vacances dans un camp de nudistes
Une certaine ressemblance avec un pyjama premier âge, non ?

Le moment attendu par tous les élèves était évidemment les trois heures de temps libre dans Oxford Street que nous leur avions promises depuis le début du séjour,

et qui allaient être pour eux l’occasion de dépenser leurs sous en frivolités variées.

Le Science Museum et Oxford Street paraissent tous proches sur la carte ( à peine trois carreaux !), mais cela représente quand même 45 minutes de marche fortement cadencée à travers Hyde Park. Nous ne nous sommes pas perdus une seule fois, nous avons juste demandé notre route pour le plaisir à un groupe de bobbies faisaient la sieste dans leur fourgon, sous les arbres.

Arrivée à Marble Arch ( point de départ de la virée shopping ) vers 17h morts de soif et de fatigue… mais très vite, l’énergie revient pour se lancer dans la folle quête du cadeau-souvenir.

Retour à 19h 30 à Marble Arch, plus un sou en poche, les doigts gras de frites Mc Do, des traces de ketchup au coin des lèvres. Comparaison des achats et des super –affaires ( Top Shop a dû doubler son chiffre ! ), comptage, coup de fil au chauffeur qui nous donne rendez-vous dans le bas de Park Lane…. nous arrivons au lieu dit au moment même où le car apparaît au coin de Hyde Park, c’est beau comme un sauvetage de marines dans Apocalypse Now… le car démarre, s’engage dans un tunnel… une de mes collègues- accompagnatrices effectue un ultime recomptage, et revient vers moi, la mine défaite : « On est mal, il nous en manque un ! »

Je verdis, blêmis, cherche désespérement la télécommande qui va me transporter dans une autre existence où les élèves retrouvent toujours le car comme des pigeons voyageurs…… mais non, ce n’était qu’une blague, un poisson d’avril de fin mai… je respire, je ris, je manque m’évanouir de soulagement, sans savoir encore qu’à cause de cette farce innocente, je suis désormais condamné à souffrir à vie de PTSD ( syndrome de stress post traumatique ) :

toutes les nuits, je compte les élèves en rêve, et il m’en manque toujours un !

Photos : merci à Carmen, Géraldine, et Océane !