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Publié : 29 mai 2011
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Les tribulations des anglicistes - Chapitre 3 - jour 2, après-midi - Down House

Une demeure victorienne confortable et accueillante

L’après- midi du 17 mai, nous avons visité Down House, située à 20 kms au sud-est de Londres, où le naturaliste Charles Darwin a vécu de 1842 jusqu’à la fin de sa vie en 1882, et où il a travaillé sur sa théorie de l’évolution de l’espèce par le processus de sélection naturelle.

Down house, façade arrière

Cette théorie peut se résumer ainsi : seuls ceux qui sont capables de s’adapter rapidement à un changement de leurs conditions de vie survivront , et transmettront à leur descendance les caractéristiques qui ont permis cette survie…

Théorie impitoyable, et qui s’avère exacte à l’échelle des 46 passagers : seuls, ceux qui ont supporté sereinement l’ingestion des paquets de chips au goût étrange du pique nique frugal ( au choix : vinaigre, curry, échalote, cocktail de crevette ) parviennent à ne pas blêmir tandis que le car long de 16 mètres tangue et serpente sur la minuscule route à virages qui nous conduit à Down House

Les photos sont interdites dans la maison, nous ne pourrons donc malheureusement pas vous montrer le piano à queue du salon de musique, sur lequel Darwin posait des bocaux de vers de terre, afin de déterminer s’ils étaient ou non sensibles à la musique ( je jure que je n’invente rien ! ).

Combat impitoyable des mâles de la tribu...

Nous avons simplement pu rapporter clandestinement cette preuve irréfutable de la véracité de la théorie de Darwin : surpris dans l’espace-jeu réservé aux enfants, un groupe de grands primates mâles se lance un défi aux échecs. Enjeu de la partie : la dernière barre chocolatée qui permettra de tenir jusqu’au soir. Survival of the fittest, indeed…

" Je te jure que cette marguerite vient de me cligner de l’oeil ! "

Le vaste jardin est entretenu dans l’esprit de Darwin, les serres continuent à abriter, comme de son vivant, les trois catégories de végétaux auxquels il s’est particulièrement intéressé : les plantes grimpantes, les orchidées, et les plantes carnivores.

Les serres sont divisées en trois zones où règnent des températures différentes
symbiose végétale et stratégie de chasse : quand les visiteurs se penchent vers les orchidées, les plantes grimpantes s’enroulent autour de leurs chevilles, et les plantes carnivores se jettent sur eux... deux heures plus tard, on ne retrouve plus que les ossements, et les téléphones portables
Pas question de leur faire guili-guili...si les plantes carnivores referment leur corolle sur votre doigt, vous pouvez dire adieu au piano ou à la guitare...

Nous sommes frappés, au sortir de cette visite, par la conscience que l’idée de génie est autant le fruit de la fantaisie créatrice et de la curiosité que de la rigueur scientifique.

D’après la taille des taupinières, les taupes mutantes doivent faire au moins le poids d’un labrador adulte !
Où est donc passé le jardinier ? " Help, help ! " ... des cris étouffés et souterrains nous parviennent... it’s tea -time for the moles...

Spontanément, nous trouvons tous Charles Darwin sympathique, et nous aurions aimé le connaître : un savant capable de nourrir ses plantes carnivores avec des mouches, puis d’agacer les dites plantes avec un pinceau pour voir s’il parvient à leur couper l’appétit… est ce qu’ il ne vous rappelle pas furieusement quelqu’un ? Un grand type en jeans, pull vert à col roulé et espadrilles, spécialiste des mutations du cactus, et perpétuellement escorté d’un chat irascible et d’une mouette rieuse ?

Serait-ce un arrière-petit-fils de Darwin, sur-adapté à son environnement ?