Maïté Yorke, présidente de "Rythme et Expression, vient de nous communiquer le palmarès du concours La Marguerite d’Or 2012
Le jury, dont les délibérations se sont déroulées le samedi 31 mars, a couronné les textes suivants :
1er prix Résilience d’ Isabelle Imbert-Soing, Levroux
2ème prix A la lisière du temps de Sarah Ranaivojaona, Issoudun
3ème prix Albarracin ou le djinn impertinent de Frédéric Roche, Lyon
1er prix Alzheimer de Chloë Guenier, Châteauroux, ( élève au Lycée de la Châtre )
2ème prix La métamorphose de Daphné de Martin Labarre, Lourouer- St- Laurent
3ème prix L’aube et le crépuscule de Pauline Chéreau, Menars
1er prix : La citrouille de Ben & Nuts CM1-CM2, Ecole Sainte Geneviève, La Châtre
2ème prix Ma première poésie de Lucille Bégat, La Châtre
3ème prix L’Inspiration d’Allexanda, CE 1 Ecole Sainte Geneviève, La Châtre
L’association Rythme et Expression félicite les gagnants et espère une nouvelle participation des valeureux candidats dont le jury, malgré la sélection obligatoire, a apprécié les envois .
Merci à tous d’avoir contribué au bon déroulement de cette manifestation qui nous permet chaque année de tisser des liens chaleureux grâce à la poésie.
Notre gratitude va également à la Municipalité de la Châtre et au Conseil Général de l’Indre dont les subventions conditionnent l’organisation de l’événement, aux enseignants qui se sont impliqués, aux correspondants de presse, au jury ainsi qu’aux bénévoles de l’association qui travaillent en coulisses.
L’animation sera assurée par la Petite Chorale et les participants à notre Atelier d’Ecriture .
ALZHEIMER
Ma petite grand mère,
Que nous appelions mèmère,
Un jour, exactement un lundi,
Nous a affirmé d’un air ébahi
"Mais bien sûr, nous sommes samedi "
Nous avons bien ri
Car toujours notre mamie
Aimait bien cette fin de semaine
Qui nous réunissait tous autour de notre petite reine.
Un autre jour, comme tous les matins,
Elle partit faire ses courses en patins !
D’un air contrit, elle s’excusa, mais le lendemain
Elle omettait entre autres d’acheter le pain
Puis elle délaissa beaucoup de choses,
Même de s’occuper de ses roses.
Un soir, à la tombée de la nuit,
Elle partit sans bruit.
On était au mois de Novembre.
Il gelait à pierre fendre.
Nous l’avons retrouvée hagarde,
Pâle, transie, pas bavarde,
Incapable de nous expliquer
Ce qu’elle avait fait, d’où elle venait.
Puis les incidents se multiplièrent.
Les clefs de la maison se retrouvèrent
Tout au fond d’une armoire,
Au milieu d’une pile de mouchoirs.
Elle errait dans toute la maison,
Marmonnait des phrases sans raison.
Elle toujours si gentille, si souriante
Devenait parfois très contrariante.
Elle s’énervait pour un rien,
Agressive même avec les siens.
Un jour, le médecin nous a décrit
Dans le détail cette maladie,
Ce qu’était l’alzheimer
Dont souffrait notre grand mère .
A la fin d’un été,
notre mémé
Nous a quittés
Et dort enfin en paix.
La métamorphose de Daphné
Soudain elle rapetisse puis se glisse
Dans une carapace d’écailles jaunes et vertes
En haut de sa tête une couronne de feuilles se hisse
Sa voix se coupe, elle est muette
Plus de bras, plus de jambes telle une statue de glace
C’est sûr maintenant, elle est devenue un ananas.
L’aube et le crépuscule
Le matin,
à côté du thym
sur l’herbe fraiche
comme une petite mèche,
une petite et belle bulle de rosée
vient de glisser,
tombe et s’écrase.
Le soleil se lève dans l’extase
par un petit rayon
qui donne sur un lagon
Puis vient le jour
comme toujours.
et enfin le crépuscule
où se pose une libellule
sur la nuit
sans un bruit.
C’est une boule orange
très étrange.
Elle a une grande bouche,
ça c’est louche !
Aussi deux gros yeux
et du feu
qui clignote à l’intérieur,
ça fait peur !
Pas besoin d’avoir la trouille,
ce n’est qu’une citrouille !
Ma première poésie
C’est un soir très tard
quand tout est noir,
que me vint l’idée d’écrire un poème.
Ce poème je l’ai écrit sur un mouchoir.
Ce mouchoir, je l’ai rangé dans mon armoire.
Mon armoire, je l’ouvre tous les soirs.
Et chaque soir,
je relis ce poème
dans le noir,
lorsqu’il est très tard.
Inspiration
Le printemps,
Le pollen s’envole, les oiseaux reviennent
Les rouges-gorges, si rouges et marron.
L’hiver
Toujours aussi blanc
Les bonshommes de neige se réveillent ;
La nuit,
Toujours noire blanche,
les hiboux déploient leurs ailes ;
Le soleil
Jaune, jaune comme
De l’or.
L’été,
Les fleurs bleues,
Rouges, violettes, sont si belles.
Résilience
Ce zéro que vous me donnez, maîtresse, est bien à moi,
je le mérite, j’en prends la responsabilité.
Il m’appelle au jeu de ballon,
ce petit coquin,
aux bulles qui s’envolent bien au-delà des murs de l’école,
comme j’ai bien fait de ne rien faire !
Dans la lune, je l’ai trouvé,
il m’y remmène illico, ce petit rond rigolo.
Je le tords un peu, il ressemble à un huit,
je le couche sur ma feuille et là, c’est l’infini !
Il rejoint ses copains, c’est l’œil de Toto,
il bondit, rebondit, et puis se reproduit comme une paramécie.
Il roule dans ma tête, grossit, c’est l’avalance,
les idées se bousculent, joyeuses, autour de ce petit rond,
miroir de la planète.
Je l’accroche à une branche et il devient cerise,
il est à ma portée, c’est une note de musique…
Pardon, maîtresse ?
Ce n’est pas avec des zéros que je réussirai dans ma vie ?
Je ne suis pas dans ma vie, c’est ma vie qui, en moi,
ouvre ce petit hublot rond et rebondit déjà,
c’est elle qui me réussit, ne vous inquiétez pas.
Ce zéro que vous me donnez, maîtresse, je l’accepte, merci.
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