Grand oiseau endémique de cette île lointaine. Lent et ne fuyant pas l’homme, il était pourvu d’un plumage bleu-de-gris et d’ailes atrophiées jaunes et blanches ; ainsi que d’un panache de quatre ou cinq plumes en guise de queue. Il se sera éteint moins d’un siècle après sa découverte ; sa disparition étant directement imputable à l’homme…
et moi je suis toujours vivant.
Le dodo était un oiseau de la taille d’un dindon, pesant 20 kg et d’une longueur d’environ 1 mètre.
Je mesure 1,67 et pèse 70 bons kilos. J’ai une petite bouée qui pointe, je tente de manger des fruits une fois par semaine.
Raphus Cucullatus, vivait autrefois sur l’île Maurice
et moi je suis né dans un pays disparu, un monde de paysans parlant patois vendéen. Mon voisin s’appelait Maurice…
Du fait de l’absence de prédateurs, il avait perdu son aptitude au vol. Incroyablement maladroit dans ses mouvements – on lui a d’ailleurs donné ce nom de dodo en raison de sa stupidité, de sa maladresse. Le dodo était une proie facile et fut exterminé sans pitié, même si la chair était coriace et sans saveur.
C’est vrai, je suis gentil et plein d’empathie. Des fois sans saveur. Et je ne vole pas bien haut. J’aime mes personnages, mon fond de campagne. J’aime comment ça parle du monde en grand en partant du minuscule, de l’anodin. Je n’arrive pas à être méchant, à faire rire de… je suis avec eux. Et je n’arrive pas non plus à m’intéresser aux personnages de télé ou aux politiques. Je fais des spectacles naïfs, avec des histoires.
Malheureusement, comme le nid était construit à même le sol, les petits du dodo bénéficiaient de peu de protection contre l’introduction des prédateurs tels que les chiens féroces et les cochons sauvages. L’œuf du dodo était souvent piétiné et mangé par ces animaux.
Moi c’est pareil… On me piétine les œufs… »
« Depuis J’ai pas fermé l’œil de la nuit, j’explore de nouvelles formes artistiques et théâtrales pour le conteur, le narrateur d’aujourd’hui.
Loin des formes traditionnelles et pourtant obsédé par la réécriture des mythes, des contes et leur remplacement dans nos quotidiens, je cherche un lieu commun pour trouver un possible frémissement collectif. J’aimerais me définir comme faisant un théâtre de l’humanité.
Parfois accablé, persuadé d’être le dernier représentant d’un monde disparu, je me sens atteint par ce que j’ai identifié comme étant le syndrome du Dodo : le sentiment d’être inexistant.
Parfois, au contraire, je file droit devant, navigateur parti à contre-courant solitaire mais certain de découvrir des terres nouvelles, et d’y amener des cargaisons d’humains. »
[Yannick Jaulin]
Lien vers l’article : excursion du 10 décembre en Brenne.
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Dernière mise à jour : lundi 24 janvier 2022