Lycée George-Sand La Châtre

 Jean Sylvain Maître, facteur de cornemuse et de banjo à Lignières, a initié les élèves de la Section Lutherie aux subtilités du perçage et du tournage des tuyaux.

Il leur a également enseigné l’art délicat de la taille de l’anche, cette frêle lamelle de bambou qui produit le son de l’instrument lorsqu’elle vibre sous la pression de l’air contenu dans la poumon de cuir de la cornemuse.

Le sourire malicieux de l’artisan qui jubile à l’idée de l’innovation sacrilège cachée au coeur de cette cornemuse

Laisse mes mains sur tes anches !

Mais faute de bambou, un morceau de plastique découpé dans un pot de yaourt fait parfaitement l’affaire… tout comme le chalumeau de roseau sur lequel est montée l’anche peut avantageusement être remplacé par une section de tube de plexiglas utilisé par les aéromodélistes, ou même par le corps d’un stylo B*c ( vous remarquerez que je ne cite pas la marque ! )

Sur la poche de cuir rendue étanche à la cire fondue, comme autrefois, des anches en pot de yaourt, et des chalumeaux en plexiglas

La lutherie traditionnelle est le lieu où se réconcilient les anciens et les modernes

Décidément, la récup’, c’est une manie ! Vous vous souvenez peut-être que l’an dernier, pour la confection de banjos, Jean Sylvain avait fait utiliser aux élèves-luthiers des sections de tuyaux PVC et même des boîtes de conserves en guise de résonateurs… il nous propose cette définition iconoclaste et pleine d’humour de son métier :

"La lutherie, c’est l’art de la récupération et du détournement ! "