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Publié : 30 janvier 2012
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Clémentine, amoureuse du nickelharpa (portrait par Denis Bonnet)

Dans L’Echo-La Marseillaise

Clémentine De Weerdt a 19 ans et brûle de passion pour la musique traditionnelle.

Au point de jouer les airs de la Lorraine où elle a grandi, exactement à Azelot, commune de 400 habitants située en Meurthe et Moselle, et de danser sur le répertoire routinier de notre Berry. Mais aussi de vouloir fabriquer les instruments qui produisent les sons qui trottent dans sa tête et entraînent ses jambes sur un parquet.

D’origine flamande -elle comprend le néerlandais et parle parfaitement l’allemand et l’anglais- Clémentine a choisi dès la seconde la filière des arts appliqués au lycée Loritz de Nancy. Mais n’y trouvant pas sa place, elle a opté pour la voie scientifique, décrochant au lycée Jeanne d’Arc de Nancy, en juin 2010, un baccalauréat avec mention "assez bien".

Initiée tôt à la musique, d’abord par ses grands-parents paternels qui possédaient un piano et qui lui permettaient volontiers de tapoter sur le clavier, puis par un professeur, elle aurait bien aimé, mais ne l’a pas pu, jouer du violon. Elle a découvert les charmes de l’accordéon diatonique à 15 ans. Clémentine a envisagé par deux fois de s’engager vers un diplôme des métiers d’art dans une section de la prestigieuse école de lutherie de Mirecourt, dans les Vosges. Très sélective, cette porte ne lui a pas (encore) été ouverte. Elle a été par contre admise au lycée de Saint Michel de Bosserville, non loin de la capitale de sa région. Au bout d’un an, en juillet 2011, elle y sera récompensée de ses efforts, seule fille au milieu de six garçons, par une certificat d’aptitude professionnelle en ébénisterie.

Ayant eu connaissance par un magazine ("Trad") de l’existence d’une section de lutherie au lycée George Sand de La Châtre, elle y pénètre en septembre dernier.

Son éducation en matière de fabrication d’instruments (elle façonne actuellement une vielle à roue) dépend actuellement de Raymond Chance, son professeur.

En papotant avec la charcutière chez qui elle fait régulièrement ses achats, Clémentine a pu savoir quels groupes de musique traditionnelle animent le secteur.

Les Sonneurs de la Vallée noire l’ont accueillie à bras ouverts.

Depuis, elle se montre assidue à leurs répétitions de musique le jeudi, de danse le vendredi, avec les adultes, comme à celles du samedi, avec huit enfants. En outre, elle est devenue membre de "Toufeu-Toufolk" qui se réunit chaque mardi soir à la "Tazonnière" de Chassignolles.

La jeune fille, vive et souriante, et son instrument de prédilection
Photo et légende : Denis Bonnet

Clémentine a découvert les sons émis par le nickelharpa elle en est "tombée amoureuse" immédiatement. Il s’agit d’une sorte de vièle à clefs d’origine suédoise, à 16 cordes ( mais on en utilise vraiment que quatre, les autres vibrant à la suite). Cela du côté de Socourt, dans les Vosges, avec Eléonore Billy, animatrice de stages lors d’un festival, et avec Jean-Claude Condi, facteur d’instrument, qui tient là régulièrement une échoppe, comme il le fait, en fidèles des Rencontres , au château d’Ars à la mi-juillet. Celui-ci lui a obligeamment prêté un instrument, au travers d’une mise à disposition par le Conseil général des Vosges. Clémentine avait alors 16 ans, et il a été jugé qu’elle était trop jeune pour manipuler correctement les machines à bois permettant la fabrication du nickelharpa.

Depuis, elle a bien appris comment aboutir à son montage, à son ajustage, à sa finition, à sa décoration, et bien évidemment à en tirer des jolies notes...

Clémentine ne demande à présent qu’à s’insérer dans notre contrée, après avoir obtenu en mai son diplôme de mention complémentaire en lutherie...

D.B.