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Publié : 27 mars 2011
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A la section Lutherie, le flambeau de l’expérience allume les vocations

Loïc teinte les détails de la tête de sa vielle, avant le vernissage
Tout le décor de cette vielle a été conçu par Loïc.

Mise en place en 2004, la section Lutherie propose une formation complémentaire visant à faire découvrir les techniques de fabrication des instruments de musique traditionnels.

Au menu : vielle à roue, cornemuse, accordéon diatonique, guitare, violon…

En cours de fabrication, une guitare dont les ouïes évoquent les fleurs exotique du peintre Le Douanier Rousseau
ça flashe quand même un peu plus qu’une bête rosace ronde, non ?

Cette formation est ouverte à tous ; il est néanmoins préférable d’avoir déjà une expérience du travail du bois et du travail sur machines.

Les élèves de la section sont généralement titulaires d’un CAP d’ébéniste

Tournez manège ! Les dents serrées sur son crayon, Florent façonne un bourdon de cornemuse
Le bruit de l’outil sur la pièce indique au tourneur si le travail se déroule au mieux. Et puis, les harmoniques du bédane contre le buis, quelle griserie pour un mélomane !

Entre début septembre et fin mai, ils effectuent 450 heures de formation au lycée, en alternance avec des stages ( qu’ils doivent trouver eux-mêmes ) chez des artisans ou des facteurs d’instruments.


Parmi les maîtres de stage, citons pour le violon M. Dreux à Orléans et M. Véron à Chambéry, MM Gorge et Schmitt pour la marqueterie à La Châtre, M. Silac ( guitare ) à Lyon, M. Gachet à Chateauroux ( violon et violoncelle ), et M. Perreau, tourneur d’art à Eclans Nenon.

Camille ajuste un boîtier de cornemuse
Camille est aussi violoniste , et bientôt, un fichier-son nous donnera un petit échantillon de son talent

L’attrait de cette Section Lutherie est son caractère généraliste, et le vaste éventail d’instruments qu’elle permet de découvrir :

grâce à la diversité de l’expérience qu’ils acquièrent, autant au centre de formation que lors des stages en situation professionnelle, les élèves peuvent s’assurer de la « solidité » de leur vocation de luthier Et surtout, les stages constituent de gros atouts pour la poursuite de leurs études de lutherie. Nous verrons dans un prochain article, dans la rubrique « Que sont-ils devenus ? », que la très grande majorité des anciens de la section a persévéré dans la lutherie.

Dans les bras du maître, la reproduction d’une vielle médievale.
Il en a établi les plans en étudiant des documents d’époque

Raymond Chance, qui encadre la formation, est à la fois facteur d’instrument, et amateur de musique traditionnelle


Elève de Robert Rivier ( guitare baroque, luth, archi-luth et vielle à roue ) , il se passionne plus particulièrement pour la vielle, instrument complexe et complet, qui donne l’occasion d’aborder toutes les techniques et toutes les corporations : sculpture, menuiserie, marqueterie, travail du fer, de la nacre et de l’ivoire… un « instrument de fou », mais une aubaine pour un pédagogue.

Le capot soulevé, vue plongeante sur le moteur de la bête. Un instrument à cordes frottées, à archet circulaire, ET à clavier, avec en plus un mécanisme rythmique à percussion sur le côté... !
Un truc de fou, quoi !

Les vielles que les élèves réalisent sont dans la tradition des Luthiers de Jenzat, qui ont établi les canons de la vielle traditionnelle. Mais ils sont encouragés à laisser s’exprimer leur créativité, notamment dans l’ornementation de l’instrument

Hommage de l’élève à son maître : la tête de vielle représente un visage d’homme à la moustache conquérante et à la longue chevelure...
Serait-ce un portrait de Raymond Chance en mousquetaire ?

Jean Sylvain Maître, spécialiste de la cornemuse, et également facteur de banjo, dévoile aux élèves les secrets de la musette berrichonne.


C’est l’occasion pour eux de découvrir les subtilités du perçage au tour des bourdons et chalumeaux.

Guénaël : " c’est un bourdon de cornemuse ." Jean Sylvain, hors champ : " Sûr que c’est pas un sac de choux-raves !"
Qui a dit que tradition, travail sérieux, et rigolade sont incompatibles ?

La poche de cornemuse, réalisée avec du cuir d’ameublement, est cousue à la machine et rendue étanche grâce à un liquide absorbeur d’humidité, à base de glycérine et de colle d’os. Les anches sont traditionnellement taillées dans du roseau, mais Jean Sylvain a découvert que certains pots de yaourt ( dont nous tairons la marque ) pouvaient être une source d’ anches inépuisable – à condition évidemment d’aimer les produits laitiers.

Le boîtier de cornemuse, à plaquage d’os et d’ébène, reçoit le petit bourdon ( palissandre et ivoirine), et le chalumeau ( cormier et buis )
Le blues et la country à la cornemuse... ça devrait rendre pas mal... j’ai presque envie d’essayer

A suivre dans un prochain article : le banjo de Robinson Crusoe, façon Jean Sylvain Maître,

entièrement réalisé avec les matériaux les plus inattendus. Comment, par exemple, remplacer le tone-ring en bronze ( valeur moyenne : 1000 euros pendant les soldes ) par une pièce de récupération disponible au rayon alimentation de votre supermarché…

Un banjo atypique sorti d’un vieux western italien des années 70. Comment abattre ses ennemis, et aussiôt après, leur jouer un petit requiem
J’aimerais bien que Jean Sylvain me fasse un devis... je veux le même pendu au dessus de ma cheminée !

Cliquez sur leurs noms pour mieux connaître le travail de Raymond Chance et de Jean Sylvain Maître.