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Publié : 26 septembre 2015
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Rencontrez nos luthiers (suite)

Devant : Grégoire, Julien, Adrien, Léna, Amandine, Denis, Pauline, Angèle
Derrière : Bertrand Bonnefoy, Aubin, César, Noé

Après les filles, voici maintenant messieurs les futurs luthiers.

Grégoire et Denis opèrent, grâce à cette année de formation, un changement professionnel radical :

Grégoire était depuis sept ans un moniteur-éducateur ; Denis lui, était travailleur social, éducateur pendant trente ans ! La lutherie dans leur vie, ce n’est pas un caprice, un subit désir de rompre les habitudes pour chercher ailleurs une herbe plus verte ; non, c’est un choix mûrement réfléchi qui s’est construit lentement à travers la pratique musicale (Grégoire joue du oud, Denis de l’accordéon, de la cabrette auvergnate, de la cornemuse du Centre). Pourquoi La Châtre ? Mais, bien sûr, à cause des Rencontres Internationales de Luthiers et Maîtres Sonneurs à Saint-Chartier, puis à Ars, devenues Le Son Continu. Denis n’a jamas été lycéen ; vous imaginez comme il est amusé d’avoir un carnet de correspondance ! 

Julien, Noé, César, et surtout les plus jeunes, Aubin et Adrien, eux, ne sont pas désorientés au lycée :

leurs années lycée sont très proches ; justement, ce qu’ils apprécient, c’est un rapport avec le formateur qui n’est plus le traditionnel rapport prof/élève ; la première semaine, ils ont rencontré tous les professionnels qui vont à tour de rôle, leur consacrer un temps spécifique d’apprentissage, Marianne Rouillon, luthier violon à Clermont-Ferrand, Sébastien Tourny, facteur de vielle à roue à La Châtre, Jean-Sylvain Maître, fabricant de Cornemuses du Centre et de Banjos à Ineuil, Marie-Pierre Delaruelle, fournisseur d’accessoires et outillage pour luthiers.

Ce ne sont pas des "profs", ce sont des professionnels qui partagent leur savoir-faire.

Julien, Noé, Aubin ont en commun d’avoir cherché leur voie après leur bac scientifique, en fac, "sans conviction" dit Julien, dans plusieurs filières pour Noé, en prépa pour Aubin. Finalement, eux aussi, c’est la musique qui les a conduits de l’instrument à la lutherie.Julien joue de la guitare et du violon, "musicien, ma plus grande passion", et s’il a passé son Bac pro menuiserie, c’est pour faire de la lutherie. Comme lui, Adrien (guitare), et Aubin (guitare et saxo alto et soprano) ont fait un CAP ébénisterie parce qu’ils aiment le travail du bois. Noé a passé un mois auprès d’une luthière de Toulouse et réalisé une tête de violon. Il avait enfin trouvé sa vocation ; il a visité plusieurs lieux de formation en France et Belgique. Pour lui aussi, ainsi que pour César, guitare basse et contrebasse, suivre la formation à La Châtre, c’est se préparer à entrer à Mirecourt !

Au fait, c’est Julien qui vient d’Alsace ! Avez-vous remarqué son tablier de vigneron ?

J’ai passé un moment formidable dans l’atelier des luthiers ; ils forment déjà un groupe soudé ; ils travaillent ensemble, s’entraident ; ils partagent une passion et un rêve ; ils sont visiblement heureux et c’est communicatif !

Adrien m’a dit qu’il aime TOUT !, l’ambiance, les gens, le travail !

Aubin a eu une formule très juste :

"la lutherie, c’est faire un métier manuel et intellectuel à la fois."

Léna, la Parisienne, trouve La Châtre une très jolie ville, mais il y manque... un Conservatoire !

Merci à tous les élèves et à Bertrand Bonnefoy de m’avoir accueillie si gentillement et d’avoir répondu à mes questions avec une grand sincérité.

Merci à M. Ghiron, Chef des Travaux, qui a eu l’idée de cette rencontre.