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Publié : 6 février 2013
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Se préparer au métier de luthier

Sur Etoile, le site de la Région Centre consacré l’Orientation, la Formation et l’Emploi, zoom sur la formation complémentaire d’initiative locale en lutherie de La Châtre.

Vous aimez la musique et travailler de vos mains ? A La Châtre dans l’Indre, une quinzaine de personnes se forment chaque année à la lutherie. Au programme : travail du bois, accordage et rencontres avec des professionnels.

Une formation pour les amoureux de musique

« C’est la passion de la musique qui m’a mené jusqu’ici  » confie Aimeric, 18 ans. Après un bac ES, ce jeune Creusois a intégré la formation complémentaire d’initiative locale en lutherie (FCIL) dispensée au lycée polyvalent George Sand de La Châtre (36). Mélomane depuis l’enfance, le garçon pratique plusieurs instruments dont le violoncelle, l’accordéon et l’harmonica. Lorsqu’il se met à la guitare il y a 3 ans, il commence à s’intéresser au métier de luthier :

« Le musicien que j’étais maîtrisait l’instrument mais pas la façon dont on obtient de lui telle ou telle sonorité car je n’avais pas participé à sa fabrication, détaille Aimeric. J’ai compris que c’était ce que je voulais apprendre à faire  : imaginer et construire ce qui allait ensuite produire des sons »

Le jeune homme entre en formation à La Châtre à la rentrée de septembre dernier et a depuis réalisé deux guitares, dont l’une entièrement seul :

« J’avais peur de ne pas réussir à travailler le bois, c’était complètement nouveau pour moi. Grâce à mon maître de stage, luthier professionnel, j’ai pu avancer et franchir toutes les étapes. »

Du choix du bois à l’accordage de l’instrument

Pendant un an, une quinzaine de candidats venus de la France entière alternent 14 semaines de cours et 12 semaines en situation professionnelle. Accessible après une formation dans le bois, une formation générale ou pour toute personne motivée, avec une bonne connaissance musicale, la formation complémentaire d’initiative locale en lutherie permet d’aborder tous les aspects du métier : choix des essences, travail du bois, tournage, sculpture, marqueterie, couture, pose de vernis et de colle, accordage, sans oublier les techniques de restauration d’instruments anciens.

« Le luthier est un véritable outilleur ! affirme François Belanger, professeur d’ébénisterie et coordinateur de la formation. Il doit être soigneux, précis, patient, créatif et posséder une bonne oreille. »

Au fur et à mesure de l’année, les candidats travaillent par petits groupes afin de réaliser des instruments traditionnels à vent (cornemuse, flûte, accordéon, hautbois…) et à cordes (vielle à roue, guitare, yukulélé, luth, épinette…). Tous font appel à des techniques manuelles en s’aidant de ciseaux à bois, de couteaux de luthier ; ils apprennent également le travail sur machines : ponceuses, tours à bois et calibreuses. « En une quinzaine de jours, un instrument peut ainsi être créé » précise François Belanger. A la fin de l’année, un concert est habituellement donné au lycée afin de tester les créations des élèves.

Travailler immédiatement ou poursuivre ses études

A la sortie, les candidats se voient remettre une attestation de suivi de la formation.

« Beaucoup vont alors se mettre à la recherche d’un atelier, soit pour s’installer en nom propre, soit pour s’associer, témoigne François Belanger. D’autres décideront de poursuivre leurs études et deparfaire leur connaissance de la lutherie dans de grandes écoles spécialisées. »

C’est le cas d’Aimeric qui a déjà une idée très précise de ce qu’il souhaite faire :

« Je compte poursuivre avec un BMA [1] de lutherie à l’école de Bédarieux dans l’Hérault, puis passer une année à la Newark School of Violin Making en Angleterre et terminer par une dernière année d’études à l’ITEMM  [2] au Mans. »

A l’issue de ce cursus, le jeune homme espère ouvrir son propre atelier de lutherie en Auvergne, une région qu’il affectionne particulièrement.

« J’ai le temps d’y penser ! s’amuse le jeune homme. Je suis conscient d’avoir encore beaucoup de choses à apprendre. La formation que je suis actuellement me donne toutes les bases nécessaires pour y arriver. J’ai confiance en l’avenir. »

Notes

[1Brevet des Métiers d’Arts

[2Institut Technologique Européen des Métiers de la Musique