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Publié : 11 novembre 2011
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A tous les chavaliers de l’onde...

Strictement réservé aux pêcheurs du lycée...

Nous avons exploré l’Indre de Mehun à Bonneau pendant les vacances de la Toussaint (quel sacrifice...), pour vous donner notre opinion halieutique sur ce joli parcours qui se termine un peu en cauchemar...

 

 

 

  

 

Souvenez-vous, l’an dernier nous avions envisagé d’ouvrir l’AS aux pêcheurs du lycée qui n’avaient malheureusement pas mordu à l’hameçon...(Voir vidéo en bas de page !).

Comme nous n’aimons pas rester sur un échec, nous leur proposerons cette année de petits reportages halieutiques au fil de nos pérégrinations sur les rivières de la région Centre ... Toujours en canoë, aux leurres à la recherche des carnassiers de nos jolis cours d’eau .

J’entends déjà certains d’entre vous faire la fine bouche...

Pour la plupart de nos concitoyens, la pêche rime en effet avec patience, passivité, ennui. C’est l’éternelle caricature du pêcheur papi affalé devant sa canne, les yeux rivés sur son flotteur qui ne coule jamais. 

Pourtant certains de vos camarades savent que la pêche peut se décliner en inventaire émotionnel extraordinairement intense.

Comme le dit Jacques-Etienne Bovard : « Le temps devient affût passionné, au seuil d’un autre monde, où se confondent la mémoire et le rêve.[…] Quel ennui ? Quelle patience ? Le pêcheur rôde, ruse, délire, explose-de joie, de fureur. Et c’est toujours un morceau de lui-même qu’il finit par ferrer, dans les clairs-obscurs où le regard se perd. »

Je suis donc parti sur l’Indre, car je savais le parcours riche en perches (pour l’avoir déjà fait il y a quelques années) et pas trop éloigné de mon domicile...

Au niveau statégie, j’attaque aux micros leurres souples Mister Twister, et un modèle très imitatif d’alevin...

Les eaux sont très basses et très claires, les leurres trop provocants vont devoir rester dans la boîte... Bon choix, après 10 minutes c’est un joli chevesne d’une quarantaine de centimètres qui échoue dans mon canoë...Je décroche la bête avant de la remettre délicatement à l’eau... Puis les prises s’enchaînent régulièrement, les perches succèdent aux chevesnes...

Je décroche bêtement une grosse truite (entre 35 et 45 cm) juste avant l’épuisetage... Dommage, j’avais la grande épuisette devant moi, j’ai choisi la petite dans mon dos, mauvais choix... J’aurai bien aimé voir cette truite de plus près !

Oscar Wilde avait raison :

"L’expérience est une lanterne que l’on porte dans le dos et qui n’éclaire que le chemin parcouru "

puisque je fais la même erreur sur un énorme chevesne de plus de 50 cm qui s’est goulûment jeté sur mon water monitor de chez Illex, qui sera l’autre leurre miracle de la soirée... Déjà la nuit tombe, avec un bilan flatteur de 22 poissons, je monte la tente, au bord de la rivière, un bon repas et au lit...

Le lendemain je commence fort avec deux brochetons au water monitor, puis plus rien ne fonctionne, coupé une fois, je multiplie ensuite les décrochages... Hier je me prenais pour le roi de la pêche... Je retrouve ma condition de pêcheur laborieux... 14h 00, et 5 poissons seulement...

Coup de fil... mauvaise nouvelle...

Ma BX a été retrouvée carbonisée à Mehun... Je file ; on vient me chercher pour déposer plainte à la gendarmerie... Un coup d’oeil au GPS... dans une heure, je suis arrivé en pagayant régulièrement...

Là, c’est le début du cauchemar...

J’entre dans une peupleraie et des dizaines de peupliers barrent la rivière, je passe dessous, dessus avec mon canoë, je scie des branches, décharge, puis recharge le matériel, au début les pieds au sec en équilibre sur les arbres...Le temps passe...et toujours ces arbres qui me barrent la navigation... Trente mètres d’eau libre...un arbre...etc...la fatigue se fait sentir... "à la guerre comme à la guerre" dans l’eau jusqu’à la taille, je fais escalader ces montagnes de peupliers à mon canoë... 3 heures, 4 heures depuis ce coup de fil, à chaque nouveau barrage, je me dis pour me donner du courage..."c’est sûrement le dernier"... Puis après 4 heures 15 de galère, la lumière... Un arbre tronçonné qui fait comme une porte où je m’engage avec soulagement... Enfin libre, mon Dicovery 146K fil paisiblement à travers le marais, 15 minutes plus tard, j’arrive enfin avec quatre heures de retard à Bonneau... Fin de la galère...

Ces arbres restent cependant une menace pour les ponts et les routes en aval ... Pour le promeneur en canoë ils représentent aussi un danger, particulièrement avec un débit d’eau normal ou élevé ( risque de coincement du kayakiste et de "cravate" du bateau...)

Mon conseil est donc d’éviter cette fin de parcours et de trouver une zone de débarquement en amont...Jusqu’à un hypothétique nettoyage de la zone...

Sportez-vous bien et...gardez la pêche !

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