Par : Anaïs P.
Publié : 19 octobre 2011
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Le théâtre selon Martine

Pour son ouverture de saison, le théâtre Maurice Sand de la Châtre a accueilli le collectif « Martine à la plage » qui a donné au public une autre vision du théâtre, de la musique et des photos.

Vendredi 23 Septembre à 20h30, de nombreux spectateurs s’étaient donné rendez-vous au théâtre Maurice Sand, impatients de découvrir ce collectif d’artistes originaires de La Châtre. Il a pour but de s’investir dans l’expérimentation artistique et de la partager à proximité, mais aussi à l’échelle européenne. Il est né en 2006 et implanté à la Maison des Jeunes et de la Culture de La Châtre.

Retour sur la soirée de vendredi, mêlant les disciplines artistiques avec beaucoup d’originalité.

Un spectacle aux multiples facettes

En première partie, le spectacle de Johan Swartvagher, intitulé de façon énigmatique « SANS TITRE », est une performance solo qui a commencé par l’arrivée d’un jongleur militaire avec un sac et des massues. Johan Swartvagher a évoqué la violence de la guerre et des poupées qui étaient, en fait, des explosifs. Il s’est ensuite mis à jongler sur un fond de musique, répétitif et mystérieux.

Puis, Johan a échangé avec le public quelques paroles. Seulement des paroles ? Non, un échange de massues entre l’acteur et le public de l’orchestre, mais aussi celui du balcon, a fait pleuvoir des massues sur le malheureux soldat qui s’est couché à terre. A cet instant, les projecteurs ont été braqués sur lui. Tout au long de ce spectacle, les jeux de lumière sont ceux d’une création de Solenne Galais.

Histoires et rires

Johan Swartvagher s’est ensuite déshabillé, a mis sur son dos un sac d’écolier : jeu de scène symbolique d’un retour à l’enfance.

Il joue un sketch humoristique sur l’essai des verres de lunettes chez l’opticien, puis une voix off raconte sa biographie. Les spectateurs ont donc pu apprendre qu’il est né à La Châtre en 1985, qu’il a débuté le jonglage dès la primaire et qu’il a arrêté sa première pour se consacrer à ses passions : le théâtre, la danse et le jonglage. Le spectacle s’est achevé par une tentative de jonglage avec de la terre sortie d’une malle après que cinq ballons placés sur des projecteurs, qui étaient comparés à des vies, aient éclaté. Pendant ces dernières minutes, Johan était accompagné par l’accordéon et la voix fabuleuse d’Emilie.

Entracte

A la fin de cette première partie, pendant le changement de plateau, les spectateurs pouvaient poser leurs questions aux artistes. Mais une deuxième possibilité était offerte au public, celle de découvrir dans le foyer du théâtre, les photos argentiques et numériques de l’exposition « Martine à la plage » prises par Bertrand Depoortère, essentiellement au cours de représentations en Bosnie-Herzégovine.

21 juin ,Sarajevo ,Bosnie
Vue depuis l’appartement situé au quatorzième étage d’une tour où nous fûmes hébergés pendant les trois jours passés à Sarajevo.

Concert rock et rauque

La seconde partie était le concert de chanson réaliste « Foutaise One Man Band » de Laurent Bouquet avec Bertrand Depoortère aux projections Super 8. "Foutaise" interprète ses titres sur une musique plutôt rock, de sa voix rauque qui provoque un effet redoutable. Il est essentiellement inspiré par Renaud, Brel, Yann Tiersen et les Têtes Raides.

Trois instruments pour un seul musicien


Et pour ce qui est de l’accompagnement musical, qui sont ces musiciens ? C’est lui-même. En effet, Foutaise joue de la guitare électrique, du piano et de la batterie et chante en même temps. Mais il pratique aussi l’accordéon et le violon. Laurent Bouquet a su trouver le moyen de jouer d’un maximum d’instruments simultanément. Il utilise une batterie permettant de jouer la rythmique aux pieds à l’aide de pédales, l’accompagnement est réalisé à la main gauche et la mélodie à la main droite.

Un spectacle original et impressionnant

Le spectacle du collectif « Martine à la plage » est original, car il n’est pas fondé sur un fond de narration cohérent. Le spectacle est également comique grâce aux gestes et cris inattendus de l’acteur, danseur, jongleur. Le public de la Carte Blanche au collectif « Martine à la plage » a donc navigué entre l’émotion et le rire et se souviendra longtemps de ce spectacle saisissant.