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Par : Mélissa
Publié : 16 janvier 2017
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Maylis de Kerangal au domaine de George Sand.

« Paroles de Femmes »

Tous les mois, le domaine de George Sand, figure emblématique de notre région, à Nohant dans le Berry, accueille une femme écrivain. En ce mercredi 7 décembre 2016, le tour de Maylis de Kerangal est enfin arrivé. La soirée fut animée par Carole Gasnet avec l’intervention de BIP TV.

Notre invitée

Maylis de Kerangal, écrivain du XXIème siècle, a grandi au Havre, ce qui lui a procuré l’inspiration pour les décors de ses romans. Elle s’inspire de ses lectures personnelles, afin de créer l’histoire de sa plume, mais celle-ci n’existe que si, à son tour, elle est lue. Maylis affirme qu’elle n’est pas le seul auteur de ses œuvres, mais que ses lecteurs écrivent à ses côtés.

George Sand

Pour Maylis de Kerangal, George Sand est une figure emblématique libre. Elle reconnaît ne pas avoir lu ses ouvrages, mais remarque, à travers son domaine et ses engagements politiques, que c’est une femme concrète, impliquée et qui rayonne dans la littérature. En revanche, l’invitée confie qu’elle n’a pas les mêmes opinions qu’elle. En effet, Maylis nous précise qu’elle écrit avant tout pour le plaisir, en dépassant cette idée de littérature « féministe ». Dans le monde de l’écriture, la difficulté de s’imposer en tant que femme est présente dans les débuts, mais au fil du temps, on observe une certaine finesse qui les différencie des hommes.

Son écriture

L’auteur confie qu’elle travaille l’oralité de ses romans. Le roman a le pouvoir de fournir un écho ; on entend des voix au travers du papier et de l’encre. On s’interroge donc sur la question de quelles voix peuvent prendre les personnages aux moments des actions, dialogues, monologues... .
Pour cela, Maylis de Kerangal fournit un travail oral. En effet, en parlant à voix haute, elle donne un rythme, un effet à ses textes, ce qui leur permet d’exister.
Pour trouver de l’inspiration, elle se ressource auprès de la musique, le cinéma, la nature, mais fait aussi de nombreuses recherches personnelles comme en médecine, sur les adolescents, la mer... . La nature lui permet effectivement de former les lieux de ses fictions, lieux qui jouent un rôle très important à ses yeux, car ils font le rapport de l’espace et de la fiction.
Pour elle, pas de lieux signifie pas d’histoire.

« Le lieu est le travail du langage ».

Maylis connaît ses personnages grâce aux actions qu’elle leur procure. Leurs noms ont une grande importance et diffusent de l’imaginaire.

Le cinéma et la littérature

Réparer les vivants, sorti en 2014, connut un réel succès qui conduisit à son adaptation au cinéma en 2016. Lors de la découverte de son roman sur écran, Maylis de Kerangal fut prise d’une grand émotion. Le vivant est un chose qui la touche beaucoup. Le don d’organes est, d’après elle, un trouble de la vie ; cela l’émerveille, car vivre avec les organes d’une autre personne est magique. Elle n’a pas été touchée personnellement par le don d’organes, mais a rencontré plusieurs familles de donneurs et de receveurs.

 

JPEG Pour finir, la conférence et l’échange avec Maylis de Kerangal ont été enrichissants ; en effet, elle a permis de comprendre la façon dont procède l’auteur pour mettre en scène son histoire. Je pense que chaque écrivain dirige sa plume à sa façon et que chacun ressent son histoire. L’inspiration ne vient pas seulement en écrivant ; il faut avant tout savoir la chercher, puis l’utiliser.