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Par : Maxime
Publié : 13 décembre 2016
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Aspasie : histoire d’une femme grecque.

De A à Z, femmes célèbres de l’antiquité par les élèves latinistes de 2nde (2016-2017).

Aspasie était une femme grecque qui vécut au Ier siècle avant J-C.

Aspisie vécut de -470 à -400, une vie de 70 ans ! Elle vécut surtout à Athènes, l’une des plus célèbres cités de l’Antiquité. Cependant, elle n’était pas d’origine athénienne, mais d’origine asiatique et plus précisément du Milet contre qui Athènes a été en guerre. Cette origine lui a donc porté préjudice.
Elle était la compagne, mais pas l’épouse puisqu’elle n’était pas athénienne, du célèbre homme d’état Périclès, qui lui était très attaché.

Elle était intelligente, ce qui lui valut d’être respectée par de nombreux hommes.

C’est une chose peu ordinaire à l’époque où les femmes devaient rester au gynécée, et souvent mise en valeur dans les représentations que les artistes ont faites d’elle.

Périclès et Aspasie visitant l’atelier de Phidias, Georges-Frédéric-Eugène Roussel, 1833.,
Huile sur toile, Haut. en cm : 32. Larg. en cm : 40. Créé en vue de : Concours d’esquisse peinte. École nationale supérieure des Beaux-arts de Paris. Phidias était un sculpteur athénien, le plus célèbre des sculpteurs grecs grâce à ses représentations colossales d’Athéna Parthénos, qui ornait autrefois l’Acropole et de Zeus à Olympe.
Périclès et Aspasie visitant l’atelier de Phidias, Georges-Pierre Berger, 1833.
Huile sur toile Haut. en cm : 32. Larg. en cm : 40. Créé en vue de : Concours d’esquisse peinte. École nationale supérieure des Beaux-arts de Paris.

Beaucoup de rumeurs courent sur ce personnage.

Par exemple, certaines personnes racontaient qu’elle aurait usé de mauvais pouvoirs pour influencer le choix des politiques dans la rédaction de lois, surtout celles qui portaient sur l’étranger, ceci était également favorisé par le fait qu’Aspasie assistait et participait même aux réunions que Périclès organisait chez lui.
Autre anecdote : Aspasie et Périclès avaient eu un fils, mais celui-ci ne pouvait pas recevoir la nationalité athénienne puisqu’il n’était pas né d’un père et d’un mère athéniens ; mais, en -429, il lui fut accordé cette nationalité.
Certains vont même jusqu’à dire qu’elle se serait prostituée et que ce serait comme cela qu’elle aurait conquis Périclès.
Mais tout le monde ne pensait pas du mal d’Aspasie : certains mettaient son intelligence à profit : on raconte que des maris envoyaient leur femme prendre exemple sur Aspasie ; les écoles socratiques (écoles philosophiques s’inspirant de Socrate) s’en inspiraient, ce qui était favorisé par le fait qu’Aspasie était bien vue par Socrate.

Socrate et Alcibiade chez Aspasie, Nicolas André Monsiau, 1798.
Huile sur toile, 146,5 x 106,5 cm, Chambéry, musée des Beaux-arts.

Comme c’est pour complaire à Aspasie, semble-t-il, que Périclès a mené cette action contre les Samiens, voici peut-être une excellente occasion de s’interroger sur cette femme : de quel art, de quelle puissance considérable disposait-elle pour avoir mis la main sur les chefs de file du monde politique et avoir fourni aux philosophes un discours en sa faveur, qui ne fut ni médiocre, ni négligeable ?
Quant à Aspasie, certains disent qu’elle fut l’objet des empressements de Périclès parce qu’il appréciait sa sagesse et sa tête politique ; effectivement, Socrate la fréquentait quelquefois avec ses amis, et ses familiers lui amenaient leurs femmes pour être ses auditrices ‒ encore qu’elle se prêtât à une activité dépourvue d’élégance et de dignité : elle formait de jeunes courtisanes.

D’après Plutarque : Vie de Périclès (chapitres 17-39)