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Publié : 17 janvier 2016
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Les clichés sur George Sand sont-ils vrais ?

Compte rendu de la conférence de Mme Bahiaoui du jeudi 19 novembre. 

Après la rupture avec son mari, George Sand va vivre à Paris. Elle n’a pas assez d’argent à cause de la faible pension que lui verse son mari. Elle s’habille donc en homme car c’est plus discret, moins cher et qu’elle peut aller voir des spectacles avec ses amis journalistes en profitant de places gratuites.

Pour elle, s’habiller en homme n’était pas choquant, car elle été éduquée par le précepteur de son père. Elle a donc eu la même éducation que lui, une éducation de garçon. Le précepteur lui demandait même, de temps en temps, de s’habiller en garçon, pour l’accompagner à cheval dans ses visites de médecin auprès des paysans malades.

Ce n’était pas du tout pour scandaliser qu’elle s’habillait en garçon mais bien pour des raisons pratiques.

Lors de la révolution de 1848, Aurore (le vrai prénom de G.Sand) était très partie prenante ; ainsi, elle a rédigé une grande partie des Bulletins de la République qui étaient envoyés aux maires.
Des associations féministes sont créées. Eugénie Niboyet est la fondatrice d’un journal féministe : les femmes réclament des droits, dont celui de voter. George Sand, elle, ne voulait pas encore le demander. Certaines de ces féministes ont même écrit dans leur journal que G. Sand devrait être député sans le lui demander. Elle a écrit une lettre très virulente en retour, mais qu’elle n’a jamais envoyée. Selon Sand, les femmes ne peuvent pas voter car elles n’ont aucun droit civil, tout est à leur mari, et qu’elles n’ont pas une éducation correcte… La romancière était contre le mariage tel qu’il existait et disait qu’on élevait les filles comme des nonnes et les livrait comme des pouliches. Or ces féministes demandent des droits civiques (politique, droit de vote, etc) alors que les femmes n’ont pas encore de droits civils.

« George Sand voulait instruire le peuple et les femmes. »

L’écrivaine va militer à sa façon : en publiant des revues. Son éditeur ne veut pas publier Horace, un roman engagé, en 1841. Elle va donc créer la Revue indépendante avec Leroux et Viardot pour publier ses romans, puis, trois ans après, L’Éclaireur de l’Indre et du Cher, un journal d’opposition.

Dans ce journal, George Sand et ses amis vont exposer toutes les idées socialistes auxquelles ils croient.

Beaucoup de ses romans ont pour titres un nom de femme. Quand le protagoniste principal n’est pas une femme, c’est une femme qui joue toujours un rôle très important comme Edmée dans Mauprat.
Pour George Sand, les femmes sont des éducatrices, des mères, des passeuses. Mais aussi des sorcières : « elles savent de façon innée et transmettent le savoir sans qu’on le leur ait appris ».

Elle va donc se faire pédagogue auprès de dizaines d’enfants, dont les siens et ceux des ses servantes.

Sand a pris très vite conscience qu’il fallait que les femmes soient financièrement autonomes ; n’y arrivant pas avec de petits travaux, elle s’est mise à écrire. « C’était un forçat du travail », comme Balzac.

Pour elle, la littérature, c’était le moyen de gagner de l’argent, vecteur indispensable pour faire passer ses idées.

« George Sand était une femme extraordinaire mais il ne faut pas tomber dans le cliché. Elle a essayé de faire changer les gens intelligemment. »