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Par : Maxence
Publié : 6 janvier 2016
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George Sand, une lutte subtile pour l’égalité homme-femme.

Compte-rendu de la conférence de Danielle Bahiaoui sur George Sand et le féminisme.

Le jeudi 19 novembre, le lycée George Sand recevait la visite de Madame Bahiaoui. Considérée comme l’une des spécialistes de George Sand, elle nous a donc parlé de la tumultueuse romancière, en nous expliquant son lien avec le féminisme, une idéologie sur laquelle nous travaillons cette année en français.

« C’est en inculquant les principes d’égalité et de liberté à nos enfants qu’ils pourront faire évoluer notre société ».

C’est sur ce principe que George Sand a mené sa lutte pour l’égalité de tous, ainsi que l’égalité des sexes.

Des préjugés faux 

Tout d’abord, la conférencière nous a appris que certaines idées reçues sur George Sand étaient totalement fausses. En effet, le fait qu’elle s’habille en homme n’était pas du tout une provocation dans le but de faire réagir sur l’égalité des femmes avec des hommes. C’était tout simplement pour se faciliter son mode vie. Le fait d’avoir eu le même précepteur que son père, et donc la même éducation « masculine », a également été un des facteurs de l’adoption d’un style vestimentaire masculin.
Puis Madame Bahiaoui nous a évoqué les débuts de George Sand en littérature ; contrairement à ce que beaucoup ont tendance à penser, l’écriture n’était pas un loisir pour elle, mais essentiellement un moyen de gagner sa vie, de conquérir son autonomie financière

Un féminisme subtil 

Ses romans n’ont jamais été un playdoyer direct pour le féminisme, mais lorsque l’on analyse avec attention son oeuvre, on peut constater que la romancière nous expose de façon subtile ses idées sur l’égalité homme-femme. Ainsi, la plupart des titres de ses œuvres portent le nom d’une femme, "Indiana", son premier roman, par exemple. De plus, il y a souvent un personnage féminin qui apporte une influence positive sur le héros. Par exemple, dans Mauprat, Edmée de Mauprat va transformer son cousin, Bernard, un bandit, en un homme loyal avec des principes.
On comprend alors que dans la première partie de sa vie, Gorges Sand ne se fit pas vraiment remarquer pour avoir prôné l’égalité des sexes, on dira alors qu’elle a été dans une phase de « féminisme peu flamboyant ».

Un soulèvement du peuple dont elle est partie prenante 

 

C’est avec la révolution de 1848, et le courant révolutionnaire qui précède ce mouvement du peuple, que George Sand commença à défendre haut et fort ses idées sur le monde du 19ème siècle. Contrairement aux « Suffragettes » qui veulent obtenir des droits pour les femmes dans la vie politique, tel que le droit de vote, l’écrivain du Berry souhaite que les femmes obtiennent tout d’abord des droits dans leur vie quotidienne, des droits civils, qu’elles soient égales face aux hommes dans leur foyer.
Avec cette révolution, la seconde République est proclamée, de nombreuses libertés vont alors apparaître dans la vie des Français, tels que la liberté d’expression, d’association... Eugénie Niboyet, une féministe, va alors écrire dans un journal son désir de voir George Sand se présenter comme député. L’intéressée va très mal prendre cette déclaration ; elle lui répondit dans un texte où elle exprime son point de vue sur le féminisme, elle le termine avec ces mots : « Nous ne reconnaissons pas à l’autre sexe une supériorité, mais nous sommes bien obligées de reconnaître que nous avons une éducation incomplète ». Ces paroles résument clairement le point de vue d’Aurore Lucile Dupin ; en effet, le problème des inégalités résultent selon elle d’un manque d’éducation.

George Sand a été une féministe subtile, elle n’a pas fait de provocation, elle est restée assez sobre. Lorsqu’elle s’exprime sur le sujet, elle a réfléchi à tous les aspects de la question avant de répondre. Pour l’écrivaine, il faut éduquer les femmes àdevenir indépendantes, à se former leur avis sans être influencées.

Deux siècles après, ces propos sont encore d’actualité, ils le seront encore tant que le féminisme ne sera pas un combat de tous.