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Par : Sophie
Publié : 6 janvier 2016
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George Sand, suffragette de son époque ?

Compte-rendu de la conférence de Danielle Bahiaoui sur George Sand et le féminisme.

« Nous ne reconnaissons pas à l’autre sexe une supériorité mais nous sommes bien obligées de reconnaître que nous avons une éducation incomplète... »

Ce jeudi 19 novembre, Mme Bahiaoui, secrétaire de l’association des Amis de George Sand, spécialiste de la romancière, est venue au lycée nous parler lors d’une conférence d’une passion de trente ans : George Sand.

Les clichés sur George Sand sont nombreux, mais pas tous justifiés. En effet, cette femme ne s’habillait pas en homme pour faire scandale mais parce qu’elle trouvait cela plus pratique et moins onéreux. Son précepteur, qui avait été celui de son père, et ne changea pas pour la petite fille sa manière d’éduquer, la faisait habiller en garçon pour qu’elle le suive à cheval dans ses tournées de médecin.


Le but de George Sand n’était pas de choquer mais simplement de faire passer ses idées, notamment dans ses écrits.

 « Elle était lucide et ne voulait pas faire du féminisme flamboyant comme les suffragettes... »

Lors de la révolution de 1848, George Sand était très engagée ; elle croit en ces idées et rédigera même une grande partie des bulletins de la République. Cependant lorsqu’Eugénie Niboyet écrira dans son journal La voix des femmes que George Sand se présentera comme députée pour défendre le droit des femmes, cela la mettra très en colère et elle rédigera une lettre très virulente dans laquelle elle écrira que les femmes ne sont pas prêtes à accéder aux droits civiques, notamment à cause de leur éducation insuffisante.
George Sand va militer à sa façon en écrivant et en créant une revue pour pouvoir publier après que son ancien éditeur refusa de publier Horace en 1841. Elle veut créer une presse indépendante où elle pourra défendre les causes auxquelles elle croit et pour lesquelles elle milite.

 « L’éducation des femmes est spartiate... »

George Sand savait que le problème venait de l’éducation que l’on donnait aux femmes. Son féminisme consiste en partie à donner aux femmes le droit à l’éducation. « Elle voulait instruire le peuple et les femmes sans jamais les dissocier... » Elle luttera pour pouvoir donner aux femmes et au peuple une éducation plus complète. Dans ce but elle se fera pédagogue de ses propres enfants, apprendra à lire à des dizaines d’autres enfants, notamment les filles de ses servantes.

 « Pour George Sand, la femme est supérieure à l’homme. »

La femme dans les romans de George Sand a une place importante. Beaucoup de ces livres ont des titres de prénoms féminins, des héroïnes féminines et même dans certains de ses livres au nom masculin, le personnage principal féminin est aussi, voire plus, important et joue le rôle de moteur de l’action et de l’évolution du personnage masculin principal. Elle montre, grâce à ces romans, la place qu’elle pense due aux femmes dans la société de son époque et dans les ménages.
George Sand pensait que pour qu’une femme soit libre, elle devait avoir l’autonomie financière : c’est pour cette raison qu’elle s’est mise à écrire ; ce fut la première femme à gagner sa vie en écrivant, et elle écrivit beaucoup pour faire passer ses idées, et ses utopies .

 « La femme chez George Sand, ça s’écrit avec une majuscule et même en majuscules »

 

Grâce à la conférence de Danielle Bahiaoui, j’ai découvert une nouvelle facette de George Sand. J’ai appris qu’elle n’était pas une féministe qui militait dans des manifestations, mais qu’elle se battait pour pouvoir offrir aux femmes une éducation, sans vouloir faire des scandales tout en se faisant entendre en écrivant. J’ai également appris que George Sand voulait avancer avec son temps sans essayer de faire faire un trop grand pas aux femmes, car elle savait qu’elles n’avaient pas encore l’éducation nécessaire pour ces évolutions. George Sand était donc une femme réfléchie qui savait exactement ce qu’elle voulait et ce pourquoi elle militait.