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Publié : 1er mars 2011
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Vive le Berry Libre !

Epopée d’un exilé à Orléans

Bonjour à tous ! Ancien élève du lycée, de ... 2003 à 2006 ? (j’imagine que ça doit être ça ) en filière Littéraire dans notre bastion castrais, j’ai 22 ans, et il est plus que temps de s’arrêter deux minutes jeter un oeil derrière soi.

J’ai donc été exilé par le destin de la Châtre à Orléans...

Ceux qui ont été à Tours, à Limoges, à Clermont, et ailleurs, ne savent pas la chance qu’ils ont...( moi non plus puisque je n’ai pas connu ces facultés ), car Orléans est une ville sinistre, à cheval entre la campagne et Paris, et le résultat est assez intéressant : un campus verdoyant, avec lac et cygnes cannibales à l’appui, mais tous les bâtiments sont des blocs de béton informes qui proviennent probablement d’un déstockage d’abris anti-nucléaire...

J’ai suivi une licence de Lettres modernes ( j’ai redoublé la première année parce que je n’avais pas compris le fait que ne pas aller à un partiel, quelle que soit l’excuse, et quelles que soient vos notes, équivalait à courir nu en brandissant une tige en métal par temps orageux. Bref.) que j’ai obtenue avec une fainéantise odieuse, honteuse, en ne lisant que les résumés des livres, en préparant mes exposés la veille, voire pendant le cours même...

L’important, retenez bien, c’est de comprendre ce qu’on attend de vous, d’apprendre à réfléchir, et pas à simplement engrainer les connaissances que d’autres ont accumulées. L’Université est le lieu où vous comprenez que tout ce qu’on vous a appris est relatif. Vous avez toujours cru que c’était le peuple qui avait fait la révolution ? Eh bien perdu !

Parallèlement à ces cours, qui étaient cependant pour certains très intéressants, je me suis attaché à une des plus grosses associations de théâtre universitaire de France, Bath’art, avec quelques 60 membres, 4 à 5 spectacles et une grosse quinzaine de représentations. J’en ai d’ailleurs assumé la présidence une année, et c’est une expérience très...éclairante... N’hésitez pas à vous investir dans les milieux associatifs !

J’ai fini par obtenir ma licence de Lettres modernes, et je suis désormais en Master de Théories de la littérature, culture et civilisation, Langues et traduction. Et je prépare un mémoire sur la comparaison entre le monde de Narnia et Bilbo le hobbit. Oui, j’ai fait pleurer quelques enseignants.

Attention, phrase à souligner : après le lycée, si vous avez envie de faire des études, mais que vous ne savez pas précisément lesquelles, la fac de Lettres et Arts est une école pour apprendre avant tout à penser, à travailler avec méthode, à chercher par vous-mêmes.

Cependant, à part le diplôme bac+3 ou bac+5, ce n’est pas l’endroit qui vous ouvrira le plus de portes si vous ne cumulez pas d’autres talents ou intérêts à côté.

Aujourd’hui, je suis président depuis 5 ans d’une association de Jeu de Role Grandeur Nature en Région Centre, Ebenaum, qui organise des activités dans les environs d’Orléans et de La Châtre (allez faire un tour sur le monde d’Ebenaum), je suis auto-entrepreneur (Cherchez aussi Contes des Brumes dans gogole), surveillant dans un lycée à mi-temps ( le meilleur taf étudiant à mon avis, mais il faut avoir le temps : en master, j’ai 5 cours... Donc le temps d’aller martyriser des lycéens comme vous...mouhahahaha), acteur à Bath’art, en première année de master, et j’ai postulé pour un programme génial qui s’appelle COMENIUS qui pourrait me permettre d’être assistant de langue française dans un pays européen ! Et ça, c’est fun !

Et dans l’avenir...ben, j’aimerais faire de l’animation, vendre du rêve en cultivant l’imagination de chacun parce que c’est important pour prendre de la distance et voir ce qui est important de quelquefois se transporter dans un personnage... donc cinéma, animation, théatre, contes... ? on verra si c’est rentable ou non ; sinon, mon master devrait me permettre de trouver un poste dans une administration, voire avec de la chance, une bibliothèque ou dans l’Education...

Le Berry et le Lycée furent vraiment des années superbes.

Lycéens, si vous m’en croyez, profitez de la chance que vous avez d’être ici, c’est véritablement une chance. Et n’oubliez pas de contemplez le ciel, et de vous en mettre plein les poumons avant de partir, car vous aurez, assez inexplicablement, vite envie de retrouver vos bouseux et vos vaches...

Sinon je traîne quelquefois à l’infirmerie, ( il y a un lien top secret entre l’infirmière et moi), mais jamais quand le lycée est ouvert, mais si vous désirez qu’on aille boire un verre....eh ben attendez déjà d’être majeurs !

Voilà donc quelques mots pour terminer :

Que vous soyez butineur ou papillonneur,
prenez du recul en tout lieu et toute heure,
Aimez les vaches, les champs et même les potirons,
et gardez toujours bien votre âme de Berrichon.

P.S : Antoine Viard vient d’être accepté chez les Pompiers de Paris !