Vous êtes ici : Accueil > Archives du Blog > Que sont-ils devenus ? > DFGSM3... c’est quoi ça ?
Publié : 30 janvier 2015
Format PDF Enregistrer au format PDF

DFGSM3... c’est quoi ça ?

diplôme de formation générale en sciences médicales

Alors, qu’est-ce qu’on a cette année ? Encore en P2 ?
Perdu ! On passe au niveau supérieur, on passe en … DFGSM3, titre incompréhensible que l’on simplifiera par 3ème année de médecine (ah ! cette réforme alors…).

Ça y est, les Paces ont leur fac à La Riche ; du coup les autres carabins ont de nouveau cours à Tonnelé (la fac de médecine de Tours).
On a toujours cours, mais on passe le matin cette fois-ci ; avec stage et/ou ED l’après midi. Bref, rien de bien extraordinaire.

Mais si en fait : petite surprise lors de la 4ème heure du second jour de la première semaine de cours : de la bactério’ en … ANGLAIS !!!!

« Microbial Diversity » … heureusement qu’il y avait les schémas (in english of course). C’est comme ça pour chaque matière, on a une petite heure en langue de Shakespeare de temps en temps. Ça donne lieu parfois à des situations cocasses : le grand classique, votre prof est lancé dans une grande explication, et là, il lui manque un mot : « euh, euh, oh ! merde, (le mot en français) in french ». 

En ce qui concerne les travaux pratiques, en P2 il n’y en avait pas, enfin si, les TP d’anatomie sur les corps, mais on ne manipulait pas, nous on regardait, on pouvait toucher l’aorte calcifiée du Mr ou alors le rein poly kystique de la Mme, admirer la collection de bocaux remplis de bébés bizarres, se demander quelle pouvait être l’utilisation détournée de tel outil dans le labo d’anatomie... mais ça s’arrêtait là.

En 3ème année, on vous fait manipuler ... des êtres vivants beaucoup plus petits en :

- TP de parasito : très sympathiques ! on dessine nos observations microscopiques (d’ailleurs, c’est vachement long de faire le portrait d’un pou, ou d’une tête d’anophèle, au passage), mais on fait aussi la connaissance des incontournables Ténias, Ascaris ou les petits Oxyures (ce sont les responsables de votre prurit anal vespéral ^^) nageant dans leur bocal de formol… Ça c’est pour les vers ; on rencontre des protozoaires comme le Plasmodium (responsable du paludisme), des champignons, comme les Aspergillus et bien d’autres. C’est vraiment bien de les voir en TP, et le jour de l’évaluation pratique j’ai pu identifier un Taenia dans un pot de Nutella !! Si Si, ne faites pas cette tête, il n’y avait plus de pâte chocolatée, juste le cadavre du ver dans son formol. Je dirais que c’est un bon moyen mnémotechnique pour se rappeler que c’est un parasite digestif.

TP de bactério : après ça, la coloration de Gram, la culture bactérienne et les antibiogrammes n’ont plus de secret pour vous. Le truc, c’est que vous êtes face à de vraies bactéries… donc au début de la séance on vous fait bien sentir que si vous renversez votre échantillon (LCR, urine, hémoculture, selles…) et que vous désinfectez mal ou que vous ne vous lavez pas bien les mains, vous pouvez repartir chez vous avec de jolies bactéries et au passage, être malade. Donc là, on se dit que ça ne rigole pas, surtout quand vient le moment du repiquage de la suspension de selles sur la gélose et qu’ils en remettent une couche en vous disant « n’en reversez pas, ou vous pourriez choper une bonne gastro et la diarrhée qui va avec ». (Là, silence dans la salle, concentration au maximum pour ne pas faire le boulet) Et tiens, pour pimenter le tout, on fait ça sans gants… (si si) Le but de ces TP, c’est de nous montrer l’envers du décor, ce qu’il se passe dans un labo de bactério et comment ils font avec leurs différents tests (catalase, oxadase, mini galerie…) pour identifier notre bactérie et de quel(s) antibiotique(s) elle a peur.

TP d’hémato : c’est histoire de découvrir ce que deviennent vos prélèvements sanguins une fois arrivés au labo d’hémato. Au programme : le frottis sanguin ("tout est dans le geste" disait la laborantine…mais même après avoir étalé des gouttes de sang en faisant "l’avion qui décolle "sur 8 lames, et ben ! force est de constater que je ne l’ai toujours pas…), faire une formule sanguine (à partir de votre frottis sanguin raté), un TQ (temps de Quick = partie de pêche au caillot de sang, chronométrée dans votre tube à essai avec un petit crochet, ce qui vous permet en gros de savoir si le sang de votre patient coagule vite ou pas) et enfin un test de « contrôle ultime » (réalisé au lit du malade juste avant de le transfuser afin de vérifier qu’il est bien compatible avec la poche de sang qui lui est destinée).

Voilà pour les TP ! On part aussi en stage, 1 dans un service pendant 6 semaines et un autre de 2 semaines en imagerie. 

A vous de deviner où j’étais durant 1 mois et demi à travers cette anecdote (version courte) :

Un mardi en consultation, une vieille dame qui se gratte : 2 hypothèses selon l’interne, une gale ou une maladie auto-immune dont je tairais le nom barbare ici. Pour l’examen clinique on met des gants, je maintiens la patiente sur le côté le temps que l’infirmière refasse son pansement d’escarre.

Ça prend du temps car fait exprès, le pansement spécial ne colle pas, l’interne n’est pas sûr de son diagnostic, la patiente m’agrippe les avant-bras avec ses mains tatouées de lésions de grattage suspectes, soit pile poil où ma peau n’est pas protégée ; ajoutez l’infirmière qui en rajoute une couche en me racontant qu’elle a attrapé deux fois la gale cette manière et terminez avec ce message issu de mon cours de parasito tournant en boucle dans ma tête "contact cutané prolongé et étroit" et vous me retrouverez dans une sorte de psychose à la moindre envie de me gratter pendant les deux semaines suivantes. 

Au pire, si 14 jours plus tard (temps d’incubation de la gale), j’avais eu du Sarcopte sous la peau à cause de lui, j’aurai pu lui dire : « Au fait, t’avais tort au sujet de Mme … c’était bien une gale ».

Alors où étais-je ?