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Publié : 7 février 2013
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La Clémentine à Orléans !

ou comment décrocher le 1er prix « Avenir Métier d’Art ».

Jeudi prochain, à midi, je pars pour Orléans. Direction le salon des Métiers d’Arts où je dois recevoir le 1er prix « Avenir Métier d’Art » de la région Centre, niveau V pour ma vielle à roue.

En effet, le 30 juin dernier, M. Bélanger m’a emmenée à Orléans pour que je puisse présenter la vielle à roue, que j’avais fabriquée avec Raymond Chance pendant les périodes de stage, devant le jury régional du Prix Avenir Métiers d’Art.

Petite parenthèse pour les élèves luthiers et ébénistes que cela intéresse : l’an dernier j’ai présenté ma vielle à deux concours dont on m’avait parlé : le grand prix du travail manuel du Rotary Club (la pièce devait être terminée pour le début du mois d’avril et le jury avait lieu au lycée. Il fallait préparer un petit dossier de présentation de l’œuvre et de sa fabrication. Si on a le premier prix, il y a possibilité ensuite de concourir à un échelon supérieur), et ce fameux prix Avenir métier d’art.

Pour ce dernier un dossier d’inscription doit être envoyé avant fin mai. S’il y a trop de candidatures, ils effectuent une pré-sélection, autrement, on est convoqué à Orléans (pour moi cela s’est donc déroulé le 30 juin) pour présenter son œuvre devant un jury composé d’artisans d’art... et de plein d’autres personnes ! A ce moment là, on est censé arriver avec un dossier qui présente l’œuvre, les démarches de fabrication, etc. On passe beaucoup de temps à attendre, et une vingtaine de minutes à présenter son œuvre et à répondre aux questions. Une fois que tout le monde est passé, le jury se réunit pour délibérer.... Et Ta-dam ! Le nom des lauréats est dévoilé aux élèves et aux profs qui les ont gentiment accompagnés. Il y a un 1er prix par niveau (au moment de l’inscription, on doit préciser notre niveau V/IV/III en fonction de si on est en CAP/BMA/DMA), et un prix d’encouragement.

Voilà. J’ai donc été l’heureuse lauréate du 1er prix de la région Centre, en niveau V.

Le 1er prix, niveau IV, a été décerné à Laure qui a fabriqué deux lampes en céramique :

La photo donne aussi l’occasion d’apercevoir d’autres œuvres... Il y avait de la taille de pierre, de la bijouterie, de la couture, de la peinture... Enfin, il y avait pas mal de métiers d’art différents qui était représentés !

Une fois le premier prix obtenu, on a donc l’extrême privilège de gagner, outre la récompense régionale, un séjour de deux jours à Paris, afin de participer au jury national.

Celui-ci a eu lieu les 22 et 23 novembre 2012, à l’INMA (Institut National des Métiers d’Art).

Le premier jour, on nous a tout d’abord présenté l’INMA, la fondation Michelle et Antoine RIBOUD, ainsi que leurs actions. (à première vue, ça peut paraître absolument ennuyeux... c’est ce que j’avais pensé lorsque j’avais vu cela au programme... sauf qu’il s’agit de choses qui nous concernent directement ! On peut récupérer des listes des différents moyens de se faire subventionner, de participer à des concours, d’avoir des bourses... et beaucoup d’autres choses encore !). On a également accès au centre de documentation de l’INMA, qui rassemble énormément d’infos sur beaucoup de métiers d’arts. Et surtout, on fait connaissance les uns avec les autres, et d’un coup, on se rend compte que nous qui pensions depuis si longtemps être des extra-terrestres incompris en ce bas-monde, eh bah, il existe d’autres personnes dans le même cas que nous... aspirant certainement à un métier totalement différent du nôtre (les métiers d’art c’est une grande famille !), mais tellement plus proches de nous dans leur façon de penser qu’une personne « normale » !

Après avoir partagé le déjeuner, nous sommes partis visiter une expo au musée des Arts Décos (c’était sans compter que la ligne de métro que nous devions emprunter était momentanément suspendue en raison d’un colis suspect... du coup, on a pris un bus, on est arrivés en retard, et on n’a pas spécialement eu le temps de profiter du restant du musée... qui est, me semble-t-il, magnifique.). Après le musée, direction le Faubourg Saint-Antoine... L’endroit où l’on trouvait tous les artisans dans le temps... Et l’on en trouve encore aujourd’hui. Mais, personnellement, je ne trouve pas ça, spécialement accueillant. Bon, d’accord, c’était en travaux, car la ville de Paris veut restructurer le tout, mais quand même... j’irai jamais m’installer à Paris, moi ! Nous avons été accueillis par un doreur, et sa femme qui fait de la sculpture sur bois (chacun a son atelier... en fait, le faubourg ressemble à un alignement de clapiers. La seule différence, c’est qu’à la place des lapins, on trouve des artisans ! Heureusement, lorsqu’on est à l’intérieur de l’atelier, la pièce, bien que petite, est imprégnée de l’esprit de l’artiste qui l’habite, et c’est ce qui la rend si chaleureuse, une fois qu’on y est !).

Le soir, nous avons été dîner dans un restaurant, en compagnie de certaines personnalités qui faisaient partie du jury le lendemain... Puis, nous sommes rentrés à l’hôtel pour aller nous reposer (Pas besoin de me chanter de berceuse : le voyage, la visite de Paris, le bruit ambiant parisien... pffffioooouuu ! Dodo !). Le lendemain, après un petit déjeuner conséquent, il a fallu attendre toute la matinée (que nous avons mis à profit pour échanger, regarder ce qu’il y avait dans ce fameux centre de documentation, et grignoter les mignardises que l’on nous avait gentiment laissées) que chacun passe....

Puis, est venu mon tour (je passais en tout dernier, sur le coup des 12h !). Pour le coup, c’était beaucoup plus rapide : on ne passait au grand maximum qu’une dizaine de minutes devant le jury. Et normalement, chaque candidat a un expert. Bon, comme je ne suis pas une personne normale, et que forcément, il ne m’arrive que des choses anormales, il s’est trouvé, que mon expert, eh bien, je ne l’ai pas eu... J’avais peur qu’un expert en la matière cherche à mettre des bâtons dans les roues... Mais au final, c’est en l’absence d’expert que l’on s’aperçoit que sa présence aurait été très appréciable ! Parce que dans ce genre de concours, lorsqu’on a une vielle à roue, un collier, une fontaine, un secrétaire, une selle, une sculpture, etc. eh bien, forcément les membres du jury, ne connaissent pas forcément tous les domaines présentés... Et l’expert, au-delà du fait qu’il doit poser des questions pour « éclairer » le jury est également une sorte de garant de la qualité de l’œuvre !

Bref, je n’ai pas eu d’expert, et je n’ai pas eu de prix ! On m’a fait comprendre qu’il en aurait sûrement été autrement si... mais voilà, je suis déjà très heureuse d’avoir le prix régional, d’avoir pu participer à ce séjour à Paris, d’avoir fait ces rencontres...

Morale de l’histoire :

même si au bout du compte, on n’a pas forcément de prix, ça ne coûte rien de participer à ces concours (un peu d’investissement temporel, épipapu !), et cela permet de faire des rencontres, de passer d’excellents moments, et qui sait, de marquer peut-être certaines personnes que l’on croisera à nouveau d’ici quelques années ?

Vendredi, à Orléans, il y a la remise des prix régionaux.

Et je serai présente jusque dimanche après-midi sur le stand du lycée !

J’essayerai de prendre le temps de vous faire un petit compte-rendu (moins long que le roman que je vous ai écrit ce soir... D’ailleurs, bravo à toi, lecteur courageux qui lis cette phrase, tu es presque arrivé au bout de mon récit ! Encore deux mots, et c’est fini pour ce soir...).

À bientôt !