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Publié : 22 septembre 2012
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De la Châtre à Tunis : l’épopée Sibylline

« Fraîchement diplômée de sa licence de théâtre, Sibylle s’envole pour Nice » 

(Souvenez-vous, c’était le point final du premier épisode de l’étonnante aventure d’une ex-lycéenne issue de la folle génération Naominus/Sophie qui l’avait conduite de La Châtre à Paris : Métro, boulot, dodo. Cliquez sur le lien pour relire l’article.)

Je n’ai jamais réussi à faire comprendre aux gens la nature de mes études 

- « Une licence de théâtre ? Ça existe ? Tu fais quoi en fait ? »

Et au fil des ans, ma tâche est devenue de plus en plus ardue :

- « Un Master 2 "ethnologie des arts vivants" ? Oh c’est compliqué ! »

Et pourtant tout paraît si simple quand on est dedans. 

L’année dernière, à peine installée à Nice, ayant juste eu le temps de goûter à la socca et au pastis (que j’ai bu pur n’étant pas au fait des us et coutumes. [Quelle amatrice !!!], je m’envole pour Tunis où je pars observer du Stambali, rituel musical de possession.

Je rentre sur Nice, puis retourne en Tunisie quelques mois après, en Juillet, soulagée de ma soutenance. Je repars l’esprit libre et me prépare à mes recherches futures. Le repos n’est pas à l’ordre du jour. 

Je passe donc le plus clair de mon temps à la zaouïa Sidi Ali Lasmar au cœur de la Médina de Tunis à partager ces moments sacrés avec ceux qui sont devenus mes amis et qui se battent pour préserver leur identité dans un pays fraîchement révolutionné.

Voilà où j’en suis, une nouvelle année qui commence et déjà un nouveau séjour à Tunis prévu en Octobre pour finaliser la logistique de leur programmation en France au festival des musiques sacrées à Grasse, en mars prochain.

Il existe de l’autre côté de la Méditerranée, dans les Pouilles (extrémité méridionale d’Italie du Sud), un autre rituel de possession : le « tarentisme ». Je suis convaincue qu’il est possible d’établir des parallèles et des schémas communs entre les esthétiques de ces différents rituels. Est-il alors possible d’établir, à une échelle plus large, une ritualité commune au pourtour méditerranéen ?

Voilà qui prête à réfléchir. 

Mes perspectives ? Enseignement. Dur, dur.

Beaucoup de doutes et peu de reconnaissance .. il va en falloir de la force morale.

Lors d’une présentation de recherches à Paris, on m’a dit : « Mais Sibylle c’est un projet de vie que vous nous avez exposé, vous allez terminer vos études à 70 ans... »

70 ans … voilà qui me laisse le temps de réfléchir à toutes ces questions alors ...

Conclusion : La passion est essentielle dans tout ce que vous entreprenez.

Sibylle